Eglises d'Asie

Le rapport de la commission d’enquête sur les “incidents de Dili” a été rendu public

Publié le 18/03/2010




La commission d’enquête créée à la suite de la fusillade de Dili, à Timor Oriental (3) a remis son rapport au président Suharto à la fin de décembre 1991. Le rapport est en contradiction avec les déclarations des autorités militaires sur le nombre des tués, des blessés et des manifestants arrêtés, de même que sur les circonstances dans lesquelles se sont déroulés les événements. La commission conclut que l’atmosphère tendue lors de la manifestation avait provoqué la panique chez certains militaires “dont la réaction spontanée fut de se défendre, sans avoir reçu d’ordre, par un tir exagéré”.

Tout en admettant que les opposants à l’intégration avaient été poussés au désordre par le Fretilin, la commission reproche à l’armée d’avoir pris des dispositions insuffisantes, mais la dégage d’une responsabilité directe: l’action des soldats, dit-elle, “dépassait les normes acceptables” et n’avait pas été commandée par les officiers.

Le rapport ne fait aucune mention de l’Eglise catholique alors que, dans le passé, celle-ci a été fréquemment présentée par des officiers en poste à Dili comme favorable aux Timorais qui résistent au pouvoir indonésien.

Le président Suharto a aussitôt fait publier le résultat de l’enquête. Il a aussi destitué le général Sintong Pinjaitan, responsable militaire de l’Indonésie de l’est, et son subordonné immédiat le général de brigade Rudolf Samuel Warouw, commandant les forces indonésiennes à Timor Oriental, et parfois critiqué par ses pairs pour avoir adopté sur place une position qu’ils estimaient trop tolérante vis-à-vis de l’opposition.

Une commission militaire aura à déterminer s’il y a lieu d’inculper certains hommes de troupe impliqués dans la tuerie, tandis que le procureur général de la République devra instruire le cas des 32 Timorais qui ont été maintenus en détention pour avoir participé à la manifestation; 8 d’entre eux pourraient être poursuivis pour menées subversives, et encourir la peine capitale.