Eglises d'Asie

Législation religieuse: nouvel échec du P. Phan Khac Tu à l’Assemblée nationale

Publié le 18/03/2010




A la veille de la dernière séance de l’actuelle session de l’Assemblée nationale, le projet de code législatif en matière religieuse présenté par le P. Phan Khac Tu, député de Hô Chi Minh-Ville, n’a toujours pas été discuté par les représentants du peuple. “A mon grand regret, je n’ai pas encore reçu de réponse officielle du bureau de l’Assemblée nationale à son sujet” a déclaré l’auteur du projet à l’organe du Comité d’union du catholicisme à Hô Chi Minh-Ville, “Công Giao và Dân Tôc” (17). Il a ajouté que cela était d’autant plus dommage que, seul, un autre projet de loi émanait, comme le sien, de l’initiative des députés, tous les autres provenant directement du pouvoir exécutif.

Voilà donc près de cinq ans que le député catholique essaye de faire voter ce projet. En effet, depuis la période qui a précédé son élection à l’Assemblée nationale en 1987, le P. Phan Khac Tu n’a cessé de militer pour l’adoption, par les députés, d’un code législatif en matière religieuse, code dont il a soigneusement préparé le projet (18). Les membres du Comité d’Union des catholiques patriotes l’ont soutenu dans cette campagne, tandis que la hiérarchie de l’Eglise vietnamienne ne semblait pas manifester un enthousiasme particulier pour une législation religieuse venant s’ajouter a l’article de la Constitution existant déjà.

Après la parution du décret 69 HDBT du 21 mars 1991 (19), le Comité d’union a manifesté à plusieurs reprises son insatisfaction à son égard comme à l’égard de toute forme de décret venant se substituer au code législatif souhaité par eux pour réglementer les activités religieuses (20).

A la fin de son interview, le P. Tu a ajouté que lors de la dernière séance de l’actuelle session de l’Assemblée nationale, il aurait à coeur de se faire l’interprète des aspirations fondamentales de ses concitoyens catholiques, comme l’y invite d’ailleurs le nouvel article ajouté aux statuts du Comité d’union, lors de son deuxième Congrès (21). Et il a énuméré un certain nombre de domaines où les catholiques sont encore l’objet de discrimination de la part des autorités: les permis de résidence, les permis de construire (maisons ou églises) plus difficiles à obtenir pour des catholiques que pour les autres; les voyages et les changements de résidence des prêtres qui doivent obtenir l’approbation du bureau des Affaires religieuses et d’autres services spéciaux.