Quelques heures plus tard, dans une cathédrale bondée pour la messe de minuit, le chef du diocèse appelait les fidèles au pardon mutuel. Parlant tantôt dans le dialecte tetun, tantôt en indonésien, il les convia à se tendre vers les temps où il n’y aura plus “ni ennemis, ni conflits, ni problèmes ethniques. Tous devraient se retrouver comme frères et soeurs pour la naissance de Jésus-Christ”. Seules, souligna-t-il ensuite, la solidarité et la coopération de tous pouvaient contribuer à l’édification d’un avenir meilleur pour la région.
Le jour de Noël même, et selon la coutume, l’évêque et son clergé tenaient maison ouverte à la résidence épiscopale. On remarquait, parmi les invités, des représentants du gouvernement provincial et des forces armées.
Un programme des jours fastes avait été organisé à la prison de la ville, spécialement pour “les détenus du 12 novembre”, qui ont notamment reçu la visite du chef de la police, le colonel Ishak Kodlyat, et du général Warouw, commandant militaire de Timor Oriental, lequel allait, trois jours plus tard, être démis de ses fonctions.