Eglises d'Asie

Proposition d’un tribunal qui défendrait les droits des femmes asiatiques

Publié le 18/03/2010




La « Conférence pour les droits des femmes asiatiques » a organisé sa deuxième assemblée à Séoul du 11 au 13 décembre 1991. Il s’agit d’une association rassemblant les militantes asiatiques des droits de la femme. Trente participantes venues de 13 pays d’Asie ont donné pour mission à l’une d’entre elles de suivre de près les questions concernant la traite des blanches dans les pays du tiers-monde. Elles ont aussi proposé que soit établi un tribunal international qui jugerait de ces délits.

La Conférence s’était donné pour but d’étudier et d’analyser l’exploitation sexuelle dont sont victimes de nombreuses femmes en Asie, et de chercher des moyens pour arrêter le fléau. Selon un compte rendu, « des formes vraiment choquantes de trafic de femmes sont parvenues à notre connaissance, de plusieurs régions de l’Asie ». Il s’agit du transport, de la vente et de l’achat de femmes dans des buts de prostitution ou pour le travail forcé, à l’intérieur de leur propre pays, aussi bien qu’au-delà des frontières. Le même texte ajoute: « Ces femmes vivent et travaillent dans des conditions extrêmes d’oppression. Elles sont de véritables esclaves ».

De nombreux exemples ont été apportés. C’est ainsi qu’à la frontière entre le Pakistan et l’Afghanistan, des femmes enlevées dans d’autres régions sont vendues, sur le marché, 125 FF le kilo. Au Japon, plusieurs meurtres d’hôtesses de cabaret originaires des Philippines sont restés impunis. On estime à 12 000 le nombre des femmes bhoutanaises qui auraient fui les violences sexuelles exercées sur elles par les militaires de leur pays (22). Elles se sont réfugiées au Népal. Des adolescentes du sud de l’Inde sont mariées de force à de riches vieillards venus du Moyen-Orient (23) ou emmenées comme domestiques vers les pays du Golfe, où elles doivent subir, elles aussi, violences sexuelles ou autres. En Inde encore, les jeunes filles consacrées par leurs parents à la divinité, en certains temples, deviennent tout simplement des prostituées sacrées. Ailleurs, on utilise les moyens légaux mis à la disposition des immigrants pour, par exemple, installer un système de mariages par correspondance: des jeunes filles partent ainsi des Philippines ou de Thaïlande vers l’Australie, le Japon, ou encore vers l’Europe.

« Les femmes, ont dit les participantes à la conférence, sont traitées comme de la marchandise sexuelle, que l’on achète, vend ou échange, d’après la valeur à laquelle elle est estimée ».