Eglises d'Asie

Conférence épiscopale: la situation des dalits et des femmes au centre des débats

Publié le 18/03/2010




A la fin de leur réunion bisannuelle, qui s’est tenue à Pune dans l’Etat du Maharashtra, du 7 au 13 janvier 1992, les évêques indiens ont adressé à leurs compatriotes catholiques un message dans lequel ils expriment leurs principaux soucis: la situation des “dalits” chrétiens dans l’Eglise, celle des femmes et celle des travailleurs non organisés.

Au sujet des dalits, qu’on appellait autrefois “intouchables”, les évêques ont reconnu que leur problème était sans doute l’un des plus pressants qui se posent à l’Eglise aujourd’hui en Inde (7). Beaucoup des reproches que les dalits chrétiens font à leurs frères sont fondés, disent les évêques. Il faut les aider à sortir des conditions socio-économiques qui sont les leurs. Cet effort doit devenir une priorité aux niveaux diocésain et national.

Depuis quelque temps déjà, les dalits chrétiens demandent à participer de façon plus active au gouvernement de l’Eglise. Les évêques comprennent et acceptent ce désir; mais ils affirment que cela ne peut se faire du jour au lendemain. Ils encouragent tous les catholiques à travailler ensemble, patiemment, dans l’unité, pour trouver une solution à ce grave problème.

L’assemblée a aussi parlé du manque de considération dont les dalits disent souffrir dans l’Eglise de la part des chrétiens de caste. De nouveau, les évêques supplient les catholiques de réfléchir sérieusement à ce problème, de changer leurs attitudes et d’oeuvrer à l’édification d’une vraie famille chrétienne. Ils leur demandent de faire en sorte que jamais les frères dalits ne se sentent offensés, même par de simples écarts de langage.

Au cours de l’assemblée générale, il a été beaucoup question aussi de la situation des femmes (8). L’une d’elles est venue parler aux évêques et s’est exprimée sans ménagement (9). Il leur été rappelé que les femmes sont encore plus souvent qu’à leur tour victimes d’abus et de violences, physiques, sexuelles ou psychologiques. L’assemblée demande aux régions d’établir un plan d’action destiné à changer les attitudes et à inviter tous les chrétiens à se respecter mutuellement. Une sous-commission doit être créée à l’intérieur de la commission épiscopale pour la famille et le laïcat. Elle sera autant que possible gérée par des femmes. Son rôle sera de suivre et d’encourager tous les efforts en vue de redonner aux femmes la place à laquelle elles ont droit.

Quant au problème des travailleurs non organisés et se trouvant par suite à la merci d’employeurs peu scrupuleux, les commissions préparatoires à l’assemblée ont identifié plusieurs secteurs où des progrès restent à faire. Il s’agit des travailleurs agricoles et des employées de maison, des ouvriers du bâtiment et des travailleurs qui émigrent des campagnes vers les villes. Tous souffrent de l’insécurité de l’emploi, de leur incapacité à négocier les conditions de travail, de l’absence de protection contre les accidents du travail et la vieillesse.

Face à ces problèmes graves et urgents, les évêques se sont demandé que faire. Ils ont rappelé que les diocèses et les paroisses doivent être des communautés de croyants où toutes les parties du peuple de Dieu participent à toutes les activités de l’Eglise, qu’il s’agisse d’organiser le travail, de prendre des décisions ou de les mettre en pratique.