Contrairement à ce qui a été suggéré dans plusieurs organes de presse occidentaux, la position du cardinal Sin ne reflète pas forcément l’opinion de la hiérarchie catholique des Philippines dans son ensemble, laquelle n’a pas pris position pour ou contre les différents candidats, et s’est abstenue de donner des conseils à Mme Aquino. L’épiscopat a seulement publié un “guide de l’électeur” qui détermine les qualités nécessaires à un candidat à la fonction publique.
La décision de Mme Aquino va sans doute provoquer des divisions profondes dans sa propre famille politique. Celle-ci en effet a choisi M. Ramon Mitra comme candidat. En faisant de M. Ramos l’héritier moral du “pouvoir populaire” qui l’avait portée à la présidence en 1986, elle affaiblit sérieusement les chances de M. Ramon Mitra de lui succéder. Le grand bénéficiaire de cette division pourrait bien être M. Eduardo M. Cojuangco qui représente les intérêts de tous les groupes liés à l’ancien président Marcos.