Eglises d'Asie

Mme Aquino se démarque du cardinal Sin

Publié le 18/03/2010




En optant, le 25 janvier 1992, en faveur de la candidature de M. Fidel Ramos à l’élection présidentielle de cette année, Mme Corazon Aquino prend ses distances d’avec le cardinal Jaime Sin, archevêque de Manille, qui avait manifesté son opposition à cette démarche, et lui avait demandé de ne choisir aucun candidat “pour ne pas insulter l’intelligence des PhilippinsM. Ramos est de religion protestante dans un pays où 85% de la population est catholique.

Contrairement à ce qui a été suggéré dans plusieurs organes de presse occidentaux, la position du cardinal Sin ne reflète pas forcément l’opinion de la hiérarchie catholique des Philippines dans son ensemble, laquelle n’a pas pris position pour ou contre les différents candidats, et s’est abstenue de donner des conseils à Mme Aquino. L’épiscopat a seulement publié un “guide de l’électeur” qui détermine les qualités nécessaires à un candidat à la fonction publique.

La décision de Mme Aquino va sans doute provoquer des divisions profondes dans sa propre famille politique. Celle-ci en effet a choisi M. Ramon Mitra comme candidat. En faisant de M. Ramos l’héritier moral du “pouvoir populaire” qui l’avait portée à la présidence en 1986, elle affaiblit sérieusement les chances de M. Ramon Mitra de lui succéder. Le grand bénéficiaire de cette division pourrait bien être M. Eduardo M. Cojuangco qui représente les intérêts de tous les groupes liés à l’ancien président Marcos.