Eglises d'Asie

A l’appel des évêques, les écoles catholiques du Tamil Nadu se sont mises en grève

Publié le 18/03/2010




Le 13 février 1992, à l’appel des évêques de l’Etat du Tamil Nadu (14), les écoles catholiques se sont mises en grève dans tout l’Etat, en signe de protestation contre la négligence du gouvernement de Madras. Le même jour, à Tiruchirappalli, à Madurai, à Tuticorin, à Salem, les évêques ont pris eux-mêmes la tête de processions, fortes parfois de plus de dix mille élèves, enseignants, prêtres, religieuses.

Le gouvernement du Tamil Nadu fait de plus en plus de difficultés pour régulariser la situation des écoles catholiques: d’une part, des centaines d’écoles qui remplissent les conditions exigées n’arrivent pas à obtenir la reconnaissance légale permanente; d’autre part, de nombreux enseignants, en particulier dans les écoles nouvellement reconnues, ont de plus en plus de mal à obtenir leurs salaires. De plus, le gouvernement revendique le droit de nommer les professeurs même intérimaires. Enfin, certaines municipalités vont jusqu’à exiger que les écoles catholiques paient les impôts locaux sur la propriété et les bâtiments.

Le 10 février 1992, annonçant la décision de grève prise par l’Assemblée des évêques de l’Etat, Mgr G. Casimir, archevêque de Madras, qui est aussi le président de l’Association catholique pour l’éducation dans le Tamil Nadu, rappelait que, le 10 septembre 1990, la Haute Cour de l’Etat avait ordonné au gouvernement de payer les salaires dans 113 institutions qui s’étaient portées partie civile. Les juges avaient fait grief aux autorités civiles de prétexter le manque d’argent pour négliger une responsabilité aussi importante que l’éducation. Par la suite, de nombreux rappels ont été envoyés aux autorités: “En dépit de tout cela, dit l’archevêque, le gouvernement semble bien décidé à restreindre la liberté des minorités en empiétant sur leur droit à gérer leurs propres écoles”.

De son côté, Mgr M. Arokiaswamy, archevêque de Madurai, dans la pétition qu’il a remise au gouvernement, demandait que les salaires en retard soient enfin versés à quelque mille enseignants travaillant dans plus de trois cents écoles: certains d’entre eux n’ont pas été payés depuis quinze ans. Il réclamait aussi la reconnaissance légale pour ces institutions.

Les négociations avec le gouvernement continuent. En cas d’échec, des manifestations au niveau des districts sont prévues avec, si nécessaire, occupation de locaux administratifs. Et si les résultats se font encore attendre, à la mi-juin, lors de la rentrée de la nouvelle année scolaire, les quelque cinq mille écoles catholiques de l’Etat ouvriront le premier jour, à la suite de quoi elles fermeront leurs portes jusqu’à nouvel ordre.