Eglises d'Asie

Un sondage critique le rôle de l’Eglise dans les élections

Publié le 18/03/2010




Un groupe de recherche sur “le climat social” (“Social Weather Station”) a publié, le 27 février 1992, les résultats d’une enquête menée sur tout le territoire des Philippines, en novembre et décembre 1991 (7).

Environ 1 200 familles ont été interrogées. De leurs réponses, il ressort que 60% des futurs électeurs n’admettent pas la participation de l’Eglise à la surveillance des élections. 78% refusent aux responsables de l’Eglise le droit d’écrire sur les élections, et 85% sont opposés à toute prédication sur ce sujet. Par ailleurs, pour 76% des électeurs consultés, évêques, prêtres et religieux ne devraient pas soutenir un candidat particulier.

Commentant ces résultats, Mme Henrietta de Villa, présidente du Conseil pastoral des paroisses pour des élections sérieuses (8), remarque: “(ce résultat) nous manifeste les signes des temps, interpelle notre foi et nous rappelle notre devoir de participer à la mission de l’Eglise dans la société”. Elle ajoute que les laïcs des Philippines ont encore beaucoup à apprendre sur leur rôle de catholiques dans l’Eglise et sur le lien entre politique et bien commun. Un problème qui “n’est pas insurmontable”, dit-elle. Elle raconte comment, dans le centre de l’île de Luçon, son propre groupe a été accueilli avec enthousiasme par tous, évêques, prêtres, religieuses et laïcs, lorsqu’il s’est agi d’y lancer le Conseil pastoral.

La Conférence épiscopale des Philippines a affirmé à plusieurs reprises que l’Eglise, en tant qu’institution, n’accorderait son soutien à aucun candidat individuel, mais qu’elle travaillerait à faire en sorte que le peuple puisse exprimer sa véritable volonté (9).

Cette enquête de la fin de l’année a aussi permis de constater que les élections soulèvent un grand intérêt dans la population. 53% des personnes interrogées se sont déclarées prêtes à participer à la surveillance des élections. 43% ont même dit ne pas avoir peur de témoigner contre ceux qui auraient usé de violence ou de moyens frauduleux.