Eglises d'Asie

Des théologiens asiatiques s’interrogent sur la doctrine sociale de l’Eglise

Publié le 18/03/2010




Réunis à Hongkong sous les auspices du « Centre pour le progrès des peuples », une trentaine de théologiens venus de plusieurs pays d’Asie se sont interrogés sur ce que signifie la doctrine sociale de l’Eglise dans le contexte asiatique. La réunion a eu lieu du 12 au 21 mars 1992. L’un des buts principaux du séminaire était de poser les fondements d’une réflexion et d’une méthodologie qui aideraient à adapter la doctrine sociale de l’Eglise au continent.

Plusieurs intervenants ont donc exprimé leurs manières de voir. Ainsi le P. Aloysius Pieris, du Sri Lanka, a estimé que l’enseignement venu de Rome en matière sociale, ne tenait pas suffisamment compte des réalités du tiers monde, et de l’Asie plus particulièrement. Pour lui, Rome n’a pas perçu les mouvements historiques significatifs qui se sont développés dans ces pays. Par exemple, dit-il, on ne trouve pas, dans l’enseignement traditionnel de l’Eglise « la prise en compte souhaitable des voix prophétiques qui s’élèvent des communautés de base en Asie ». Le P. Pieris constate, par contre, que le Bureau épiscopal pour l’action sociale de la FABC (Fédération des Conférences épiscopales d’Asie) tient compte, elle, de la réalité et de l’expérience (26).

De son côté, Mgr Julian-Xavier Labayen, prélat d’Infanta aux Philippines, a exposé sa théorie d’une pratique pastorale; les éléments de cette pratique étant: d’abord l’expérience, puis l’analyse sociale, enfin la réflexion théologique. De là découlent la préparation d’un programme, l’organisation du travail et son évaluation.

Mgr Francisco Claver, s.j., dans un texte envoyé à l’Assemblée, a fait une analyse des diverses tendances visibles dans l’Eglise en Asie. Il constate, par exemple, que bien souvent, ce sont les autorités ecclésiastiques les plus fières de leur obéissance à Rome qui trahissent la doctrine sociale de l’Eglise.

Quant au P. Amaladoss, jésuite indien, il a rappelé à son tour que l’Eglise en Asie peut contribuer de manière significative à l’approfondissement l’enseignement de l’Eglise universelle en matière sociale. Mais il est important que celle-ci commence par écouter et se mettre à l’école des autres cultures.