Eglises d'Asie

Les protestants à leur tour parlent des élections

Publié le 18/03/2010




Dans une lettre, publiée le 5 mars 1992 et adressée à tous ses membres, à l’occasion de l’entrée en carême, le Conseil national des Eglises des Philippines (CNEP) demande à son tour aux chrétiens d’abandonner la “politique des fusils, des bandits et de l’argent” (13), dans la préparation aux élections du 11 mai 1992. “Dans l’esprit du carême, nous vous invitons à sortir des vieilles ornières et à faire pénitence, individuellement et en commun”, dit la déclaration intitulée: “Esprit de Vérité, rends-nous libres”.

Le CNEP note que ces élections arrivent à un moment important de l’histoire des Philippines, après le refus du sénat de permettre aux Etats-Unis de conserver leurs bases militaires dans le pays et alors que se fait entendre une “clameur grandissante pour que s’établisse une paix réelle et durable fondée sur la justice”.

Citant le prophète Isaïe, le document rappelle aux candidats qu’ils doivent savoir juger “le pauvre avec justice” et décider “avec équité en faveur des faibles”. Et il continue en proposant aux électeurs cinq critères pour effectuer leur choix (14): que les représentants choisis s’engagent à alléger la dette extérieure du pays, tout en refusant de prendre en compte les dettes douteuses; qu’ils soient prêts à réaliser une véritable réforme agraire, afin d’atténuer la pauvreté des campagnes et de protéger l’environnement; qu’ils promettent de sauvegarder les institutions démocratiques; qu’ils ne fassent pas appel à un gouvernement militaire; qu’ils se fassent les avocats des droits de l’homme et respectent le droit des peuples à l’autodétermination. Le leader idéal devrait aussi renforcer les structures favorisant la liberté culturelle et religieuse. Le CNEP représente environ cinq millions de chrétiens. Il a été fondé en 1963.