Eglises d'Asie

Invité à Pyongyang, Billy Graham aurait été porteur d’un message de Jean-Paul II

Publié le 18/03/2010




Le prédicateur évangéliste américain Billy Graham a passé une semaine à Pyongyang à l’invitation du gouvernement nord-coréen. Il a prêché consécutivement dans les deux églises, protestante et catholique, ouvertes récemment au culte avec la bénédiction des autorités communistes. “Je ne sais pas pourquoi j’ai été invité, mais je suis souvent invité dans divers pays sans savoir pourquoia déclaré le prédicateur à son arrivée à Hongkong, le 6 avril 1992, à son retour de Pyongyang via Pékin.

Reçu officiellement par Kim Il Jung, Billy Graham, selon l’agence UPI, lui aurait remis personnellement deux messages, l’un du président américain Bush, l’autre du pape Jean-Paul II. Interrogé par les journalistes à ce propos, le prédicateur a refusé de divulguer le contenu des messages: “Je ne suis pas un homme politique et je ne prends pas de positions politiquesa-t-il précisé, ajoutant qu’il avait accompli ce voyage en tant que prédicateur de l’Evangile et non comme ambassadeur de l’Occident. Lors de son séjour à Hongkong, Billy Graham a remis un message de Kim Il Jung au représentant du Vatican en résidence dans le territoire.

Billy Graham reconnaît pourtant que la situation religieuse en Corée du Nord est en train de changer (4): “En étudiant la situation, je me suis rendu compte que la politique du gouvernement nord-coréen vis-à-vis de la religion avait connu quelques changements ces dernières années; les églises construites avec l’aide du gouvernement sont les premières constructions depuis plusieurs décennies à être destinées au culte; des bibles et des livres de cantiques ont aussi été publiés avec l’aide du gouvernementa-t-il déclaré.

Diplomatiquement isolée, économiquement au bord de la faillite, la Corée du Nord a fait du projet de réunification des deux Corées son objectif prioritaire. Selon la plupart des observateurs, ce n’est pas tant la libéralisation du régime qui explique l’intérêt nouveau des autorités pour la religion que la volonté de trouver des canaux propres à influencer l’opinion internationale. Dans cette perspective, on comprend mieux pourquoi “un gouvernement athée subventionne une église chrétienne en totale contradiction avec sa politique intérieureselon les termes de Ron MacMillan, de l’agence américaine “News Network International”.