Selon la constitution de l’Inde, est anglo-indienne toute personne ayant un ancêtre mâle d’origine européenne. Au temps de la colonisation britannique, c’est dans cette communauté que se recrutaient beaucoup de fonctionnaires des services des chemins de fer, des postes et télégraphes ou des douanes. Ils formaient le groupe le plus instruit et avaient en commun avec les autorités coloniales la langue, la religion, la culture, la manière de vivre et de s’habiller. Ce qui leur facilitait l’accès aux postes de responsabilité dans le service public aussi bien que dans l’armée et la police.
Mais, selon M. G.K. Francis, vice-président de l’Association anglo-indienne pour le sud de l’Inde (AAISI), assurés de leur emploi dans les services gouvernementaux, les Anglo-indiens ne se sont pas suffisamment préoccupés de leur formation intellectuelle et professionnelle. Ils se sont finalement trouvés dépassés par leurs compatriotes indiens. En 1960, les avantages qui leur avaient été accordés par l’administration britannique furent révoqués par le gouvernement de Delhi. Peu à peu, dit M. Francis dans la revue « Dawn » (« Aube »), ils sont entrés dans « la nuit profonde d’une pauvreté grandissante, du chômage, du manque d’éducation, des problèmes de logement et autres maux sociaux ». Beaucoup d’entre eux, ne parlant que l’anglais, ont été rejetés hors du marché du travail, et, continue le même auteur, « on s’est mis à nous considérer comme des résidus de la présence anglaise ». Les Anglo-indiens eux-mêmes ont parfois encouragé cette manière de voir en se présentant non comme des Indiens, mais comme des « occidentaux enfermés dans le piège de l’Inde ».
Au cours des dernières décennies, beaucoup d’entre eux ont émigré vers les pays anglo-saxons, et, toujours selon M. Francis, si les demandes d’émigration ont diminué, c’est surtout pour des raisons d’ordre économique.
La communauté anglo-indienne ne demande pas à l’Eglise catholique d’intervenir en sa faveur, car, dit encore M. Francis, « Nous ne voulons pas que l’Eglise fasse du favoritisme au sein de la communauté catholique ». L’AAISI organise maintenant des cours de formation à l’informatique. Elle distribue des bourses d’études et a lancé un programme de lutte contre l’alcoolisme.