Eglises d'Asie

Les extrémistes hindous exigent une politique plus rigoureuse à l’encontre des chrétiens évangéliques

Publié le 18/03/2010




Dans une lettre envoyée au premier ministre dans les premiers jours de mars 1992, une organisation hindoue extrémiste exige du gouvernement népalais que celui-ci adopte une politique plus rigoureuse à l’encontre des chrétiens évangéliques. L’information a été divulguée par la « Fraternité chrétienne népalaise » qui représente la très grande majorité des chrétiens protestants du Népal.

La lettre critique le chef du gouvernement, M. G.P. Koirala, pour sa gestion des affaires religieuses, et l’accuse de rester passif alors que les chrétiens évangéliques convertissent des hindous au christianisme. L’organisation hindoue demande donc que le premier ministre durcisse sa politique vis-à-vis de ceux qui prêchent le christianisme parmi les hindous.

Selon le secrétaire exécutif de la « Fraternité chrétienne népalaise », M. Tirth Thapa, cette lettre aurait été inspirée par des membres du « Rashtriya Swayamsevak Sangh » (RSS), un groupe fondamentaliste hindou, basé en Inde et considéré comme responsable de nombreuses agressions contre les chrétiens dans ce pays, en particulier dans les Etats du nord-est. En 1948, c’est aussi un membre du RSS qui avait assassiné Mahatma Gandhi. Tout comme en Inde, le RSS est une organisation légalement constituée au Népal (11).

La situation des droits de l’homme au Népal a connu une amélioration spectaculaire depuis l’adoption, en 1990, d’un système démocratique (12). L’hindouisme est cependant religion d’Etat, et le prosélytisme religieux reste interdit sous peine de condamnation pouvant aller jusqu’à trois ans de prison.

Selon M. Thapa, l’un des paradoxes de la démocratisation est que la liberté plus grande dont jouissent des groupes tels que le RSS met en danger et menace l’Eglise et les chrétiens du Népal.

Le premier ministre du Népal n’a pas encore fait connaître de réponse officielle à cette lettre.