Eglises d'Asie

Ordination sacerdotale dans un camp de réfugiés vietnamiens de Malaisie

Publié le 18/03/2010




Un diacre vietnamien, Paul Luong Minh Chan, demandeur d’asile dans un camp de réfugiés en Malaisie, a été ordonné prêtre, le 29 mars 1992, par l’archevêque de Kuala Lumpur, Mgr Soter Fernandez. Le nonce apostolique de Bangkok, Mgr Alberto Tricarico, était l’invité d’honneur de cette cérémonie animée par le Père François Ly, ancien pensionnaire de ce camp où il avait séjourné 9 ans plus tôt, alors que lui aussi était diacre. Le Père Ly s’était déplacé depuis l’Australie où il est aujourd’hui installé.

Le nouveau prêtre, âgé de 41 ans, est originaire de Quy Nhon, un diocèse de 41 000 fidèles au Centre-Vietnam. Il était déjà diacre en 1975, au moment du changement de régime. Depuis cette date, il a mené de pair travail pastoral et études sans jamais pouvoir obtenir du gouvernement la permission nécessaire à son ordination sacerdotale. Durant toute cette époque, il a été l’objet d’une surveillance continuelle des autorités. En 1989, comme beaucoup d’autres Vietnamiens, il s’est embarqué et est parvenu en Malaisie, où il séjourne aujourd’hui dans un camp de transit avec plus de 12.000 de ses compatriotes. Arrivé en 1989, après la mise en place du dispositif destiné à séparer les réfugiés politiques des migrants économiques, il n’a, semble-t-il, pas encore obtenu le statut de réfugié politique.

C’est l’archevêque du lieu, Mgr Soter Fernandez, qui, s’étant mis en rapport avec l’évêque du diocèse d’origine, Mgr Huynh Dông Cac, lui a demandé l’autorisation d’ordonner le séminariste vietnamien pour répondre aux besoins spirituels du camp de réfugiés. On estime généralement que dans les camps de réfugiés, la proportion des catholiques est plus forte que celle que l’on trouve à l’intérieur du Vietnam.

Depuis la fermeture du trop fameux camp de l’île de Pulao Bidong, en octobre 1991, les réfugiés sont désormais installés dans un camp de transit, sur la côte près de Kuala Lumpur. Le nombre actuel des demandeurs d’asile vietnamiens en Malaisie n’atteint pas 12 500. Il diminue peu à peu car les arrivées sont pratiquement inexistantes et le programme de rapatriement volontaire est systématiquement appliqué. Dans les derniers mois de l’année 1991, ils étaient 30 à 40 par mois à rejoindre leur patrie.

A l’occasion de la visite officielle en Malaisie du premier ministre vietnamien, Vo Van Kiêt, le mouvement s’est intensifié. A la fin du mois de janvier 1992, le Haut-commissariat annonçait le rapatriement volontaire d’un groupe de 125 personnes et estimait à 820 le nombre total de demandeurs d’asile déjà revenus dans leur pays.

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