Démission forcée du P. Anthonyraj sur la demande du général des jésuites

Selon certains observateurs, cette démission aurait été exigée par les évêques du Tamil Nadu. Président du MLDC depuis trois ans, le P. Anthonyraj s’était attiré de nombreuses critiques. Celles-ci ne visent pas les objectifs de son mouvement qui sont de libérer les dalits chrétiens des injustices auxquelles ils se trouvent quotidiennement affrontés, y compris dans l’Eglise (12). On reproche plutôt au religieux ses méthodes, et d’aucuns pensent qu’il a perdu toute crédibilité. Il s’identifie trop, selon les critiques, à un certain groupe de dalits, les “Pallans”, au détriment des autres. D’après M. Henry Thiagaraj, qui préside à Madras un Comité pour la libération et l’éducation des dalits chrétiens, les “Pallans” refusent habituellement de coopérer avec les autres organisations, tout en étant très agressifs et peu respectueux à l’égard des responsables de l’Eglise.

A l’opposé, M. Jaykaran Joseph, leader syndical dalit, prend la défense du religieux. Pour lui, l’esprit militant du MLDC se justifie par la situation actuelle de l’Inde et il correspond parfaitement aux injonctions de M. Ambedkar, le leader dalit décédé il y a plusieurs décennies, qui ordonnait à ses disciples d’éduquer, d’organiser, d’agir.

Faisant son propre bilan, le P. Anthonyraj explique: “Nous avons aidé les gens à prendre conscience de ce que l’Eglise catholique est une Eglise de dalits, puisque ceux-ci représentent 70% de ses membres”. Il conclut: “Je n’ai pas besoin d’étiquette pour continuer à travailler”.