Eglises d'Asie

Mgr Sôma, évêque de Nagoya au Japon, en visite à Pyongyang

Publié le 18/03/2010




Du 24 au 28 mars 1992, à l’invitation du Comité nord-coréen pour les échanges culturels avec l’étranger, une délégation du Conseil des Eglises chrétiennes du Japon a visité Pyongyang et pris contact avec les communautés catholique et protestante de la ville. Mgr Sôma, évêque catholique de Nagoya, avait pu se joindre à cette délégation comme observateur.

Il s’agissait là de la première rencontre officielle organisée depuis la guerre de Corée entre chrétiens japonais et nord-coréens. Ces derniers ont réservé un accueil particulièrement chaleureux à leurs visiteurs, non sans insister sur le devoir qui incombe au gouvernement japonais de reconnaître clairement les crimes commis autrefois par le Japon. Cette reconnaissance, disent-ils, permettra de parvenir à une réconciliation véritable entre les deux pays.

La délégation japonaise a eu droit à une conférence, donnée par un professeur chrétien, membre de l’Association coréenne d’études sociales, qui a expliqué qu’il n’y avait pas d’incompatibilité entre le “juche”, idéologie officielle imposée par Kim Il Sung, et le christianisme. A une question sur les persécutions dont ont été victimes les chrétiens de Corée du Nord, le professeur a répondu que s’il y avait eu “des excèsils étaient dus à des révolutionnaires n’ayant pas bien compris la pensée de Kim Il Sung, et que dorénavant rien ne s’opposait au dialogue.

Mgr Sôma a pu rencontrer les responsables de la communauté catholique, qui lui ont dit leur joie de le recevoir “comme un pèreIls lui ont aussi exprimé leur désir de recevoir très bientôt le cardinal Kim, archevêque de Séoul, qu’ils considèrent comme leur évêque. Les catholiques enregistrés seraient environ 3 000. Chaque lundi, 200 d’entre eux se réunissent pour une prière commune dans la petite église construite à Pyongyang par le gouvernement. Ils ne célèbrent pas l’Eucharistie puisqu’ils n’ont pas de prêtre. Des prêtres coréens résidant aux Etats-Unis ont pu parfois venir célébrer la messe pour eux. Mgr Sôma a pu faire de même pour une trentaine de fidèles. Il a aussi administré le sacrement de confirmation à quatre d’entre eux.