Eglises d'Asie

Le gouvernement rappelle aux écoles chrétiennes qu’elles ne peuvent pas rendre la religion obligatoire

Publié le 18/03/2010




Dans une lettre circulaire envoyée à tous les directeurs d’établissements scolaires en avril 1992, le ministère de l’Education de Singapour rappelle qu’ils ne peuvent pas forcer leurs étudiants à participer aux activités religieuses organisées dans les écoles.

L’initiative gouvernementale fait suite à un incident survenu dans le collège St Andrew affilié à l’Eglise anglicane. Dans une lettre destinée à des étudiants qui demandaient à être admis, la directrice de cet établissement avait mentionné, entre autres conditions, la participation obligatoire des étudiants non musulmans aux services religieux célébrés dans la chapelle du collège. Deux étudiants s’étaient alors plaints à la presse.

Dans sa lettre circulaire, le ministère de l’Education déclare: “Singapour est un Etat séculier. Ce n’est pas un Etat fondé sur une quelconque religion. Le gouvernement ne peut pas permettre que des écoles financées par les fonds publics (12) exigent de leurs élèves qu’ils se conforment ou participent à des activités religieuses ou des prières et en fassent une condition d’admission dans l’école”. La lettre ajoute que “le financement substantiel accordé aux écoles est destiné à l’éducation des étudiants et non à leur conversion à la religion à laquelle l’établissement est affilié”.

Un décret administratif de 1982 précise par ailleurs que l’instruction religieuse et toute activité religieuse dans les écoles chrétiennes doivent avoir lieu en dehors des heures de cours normalement prévues par le programme du ministère de l’Education.

La directrice du collège St Andrew, Mme Belinda Charles, interrogée par les journalistes, a déclaré que la participation des étudiants aux services religieux de l’établissement était une tradition de l’école anglicane, de même que les prières récitées tous les matins lors du rassemblement quotidien devant le drapeau national. Elle estimait de son devoir d’informer les nouveaux étudiants de ce que l’on attendait d’eux.