Eglises d'Asie – Divers Horizons
Le Vietnam pourra-t-il accueillir les rapatriés de Hongkong?
Publié le 18/03/2010
Ceux qui reviennent aujourd’hui vers leur patrie ont tout perdu dans leur tentative de gagner une terre d’asile. Bien souvent avant de s’expatrier, ils avaient coupé tous les ponts. A leur retour, la plupart du temps, ils n’ont plus d’emploi. Les artisans ont perdu leurs instruments de travail; les pêcheurs n’ont plus de barque. Les familles n’ont plus de maison personnelle. Par contre, les rapatriés retrouvent les dettes contractées pour partir et que, maintenant, il faut rembourser. Par ailleurs, la situation de l’emploi ne leur offre pratiquement aucune chance.
Bien que depuis l’effondrement de l’ancienne Union soviétique, le Vietnam développe tous azimuths, non sans un certain succès, ses relations commerciales et ses appels d’offre aux investisseurs, la situation de l’emploi est catastrophique: elle a encore été aggravée par la privatisation de nombreuses anciennes entreprises d’Etat. Le nombre de chômeurs et de « sans emploi » atteint, selon des sources officielles, le chiffre de 6 millions. Ce chiffre sera de 10 millions en 1995, année où devrait s’achever le programme de retour des boat-people de Hongkong.
Certes il existe une aide étrangère pour la réinstallation et l’emploi des rapatriés de Hongkong. Le programme de 30 mois de la Communauté européenne, mis en place depuis le mois de septembre 1991, offre des stages de formation et des crédits pour la fondation de nouvelles entreprises ainsi que pour la réalisation de projets d’intérêt général. La C.E.E. déboursera à cet effet 127 millions de dollars. Le Japon a promis une contribution de 3 200 000 dollars, l’Italie, 1,2 million, le Danemark, 1,1 million et la Norvège, 500 000 dollars.
Cependant, alors que le programme de la C.E.E. prévoyait qu’au moins la moitié de l’aide apportée reviendrait aux rapatriés, – la seconde moitié étant utilisée pour le restant de la population – il s’avère que la plus grande part de l’aide est distribuée à des non-rapatriés. Des plaintes sont parvenues aux représentants de la C.E.E. au Vietnam, affirmant que la population locale était favorisée aux détriment des rapatriés. Les stages de formation sont fréquentés seulement à 30 % par des anciens pensionnaires des camps de Hongkong. Des fonctionnaires vietnamiens ont aussi admis que les crédits pour la fondation d’entreprise étaient plus volontiers accordés aux résidents non-rapatriés.