Eglises d'Asie

Après les élections

Publié le 18/03/2010




Beaucoup se sont réjouis de la manière dont les élections du 11 mai 1992 s’étaient déroulées (13). Mais les difficultés ont commencé au moment de compter les suffrages.

Ce fut d’abord un problème de transport: de nombreuses urnes ont mis plusieurs jours pour arriver à Manille. Entreposées dans un hangar, elles furent placées sous bonne garde: ce qui n’a pas empêché certains candidats de se plaindre et d’accuser leurs rivaux de s’en être rapprochés. Le comptage ensuite fut extrêmement lent et, de nouveau, certains ont accusé les “gagnants” de faire traîner les choses en longueur de façon à se donner une possibilité de faire pencher les urnes en leur faveur. Le manque d’électricité qui frappe depuis plusieurs mois les Philippines n’a pas été sans affecter l’opération: il est même arrivé que les ordinateurs perdent les données emmagasinées à la suite d’une panne de courant imprévue.

Dès le lendemain des élections, Mme Santiago, qui, le premier jour, venait en tête des résultats, allait rendre visite au cardinal Sin de Manille, pour lui demander d’intervenir afin que les choses continuent de se passer dans l’ordre. Mais elle était bientôt distancée par le candidat de l’administration, M. Ramos et se lançait dans une campagne de protestations contre les fraudes qu’elle croyait voir dans le système de comptage. Le 17 mai, au cours d’une messe célébrée à Quezon City, Mgr Bacani, évêque auxiliaire de Manille, demandait de prier pour que “l’élection ne nous soit pas volée”. Il ajoutait: “Je n’ai pas l’intention de me lancer dans une politique de parti; mais l’Eglise a le devoir de protéger les opprimés”: l’opprimée en l’occurence étant Mme Miriam Santiago. Il n’est pas inutile de rappeler que le cardinal Sin avait exprimé sa préférence pour un autre candidat, M. Mitra qui a été largement battu.

A Iloilo, sa ville natale, Mme Santiago organisait un grand rallye au cours duquel elle affirmait bien fort: “Comme citoyenne des Philippines et comme chrétienne, je promets au peuple philippin que le bien triomphera du mal”.

A Cagayan de Oro, le vicaire général du diocèse, Mgr Rey Monsanto, commentait: “Les élections se sont bien déroulées dans la paix et l’ordre. Mais il est impossible d’affirmer qu’elles ont été honnêtes

De son côté, le cardinal Vidal, archevêque de Cebu, se disait prêt à marcher aux côtés de quiconque lutterait contre la malhonnêté dans les élections: à condition, toutefois, que toute violence soit évitée.