Eglises d'Asie – Philippines
L’Eglise soutient les musulmans qui luttent pour sauver “leur” lac
Publié le 18/03/2010
Jusqu’à maintenant, les Maranaos ont vécu sur les bords du lac et le long de la rivière Agus qui y prend naissance. Le projet du gouvernement, s’il est mené à bien, contribuera à faire baisser le niveau du lac dans des proportions telles que la vie aquatique actuelle sera en grand danger de disparaître. Les Maranaos ne pourront plus habiter le long de leur rivière. Ils considèrent la construction du système hydro-électrique “Agus I” comme une menace à la vie même du lac.
En raison de la sécheresse qui sévit depuis plusieurs mois, l’île de Mindanao souffre d’un manque chronique d’électricité. Beaucoup rendent les Maranaos responsables de cette situation, en raison de leur opposition au projet du gouvernement.
Selon le P. Hartford, une telle vue est erronée. La réalisation du projet causera une grave injustice aux Maranaos et ne résoudra qu’en partie le problème de l’électricité. Cela reviendrait à exploiter de manière insensée une ressource naturelle sous prétexte de progrès et de développement. L’administrateur apostolique ajoute: “Nous sommes en faveur du progrès et du développement et nous sommes de tout coeur avec les habitants de Mindanao qui souffrent de la crise actuelle. Mais progrès et développement doivent se faire dans l’harmonie et le souci de préserver les ressources naturelles, non dans leur exploitation… Croyants, chrétiens et musulmans, nous devons coopérer avec Dieu pour protéger le lac Lanao, source de vie pour tous. Mais cela implique un certain nombre de choix. Et c’est maintenant qu’il faut choisir. Les évêques l’ont rappelé dans leur lettre pastorale sur l’écologie, en 1988. Nous nous trouvons en fait devant le choix proposé par Moïse aux enfants d’Israël: voici que je mets devant vous la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisissez donc la vie, afin que vous et vos descendants puissiez demeurer dans l’amour de Yahweh votre Dieu (Dt 30,19-20)”.