Eglises d'Asie

38 boat-people rapatriés de force: l’un d’entre eux est arrêté à son arrivée à Hanoi

Publié le 18/03/2010




Le 18 juin 1992, dans l’indifférence générale (23), 38 réfugiés vietnamiens à Hongkong, 21 hommes, sept femmes et dix enfants, ont été reconduits de force dans leur pays à bord d’un avion de transport Hercule C-130. Ce nouveau rapatriement forcé est le premier mis en oeuvre en application des récents accords passés entre la Grande-Bretagne et le Vietnam, le 12 mai 1992 (24).

Les rapatriements forcés précédents ne touchaient que des catégories spéciales de demandeurs d’asile: les récidivistes, les boat-people arrivés après le 29 octobre 1991, date des précédents accords etc. Les nouveaux accords ont pour objectif de vider les camps de Hongkong, par le rapatriement forcé de tous les demandeurs d’asile qui, à l’issue de la procédure du “screening” (25), n’auront pas été reconnus “réfugiés politiques” par les agents de l’immigration du territoire. Sur les 54 000 boat-people séjournant à Hongkong, 23 000 sont déjà dans ce cas, susceptibles d’être expulsés à tout moment. 3 500 seulement se sont vu reconnaître la qualité de réfugié politique. 27 500 n’ont pas encore été soumis à la procédure du “screening”.

Un grave incident a marqué l’arrivée des rapatriés à l’aéroport de Hanoi. Un homme a été arrêté à sa descente d’avion par la police vietnamienne, alors que ses compagnons de voyage s’embarquaient dans le car qui devait les mener dans un centre de transit. Les forces de sécurité ont aussi arrêté et détenu quelque temps des photographes qui s’étaient précipités pour filmer la scène. Les négatifs contenus dans leurs appareils ont été confisqués.

Lors du rapatriement forcé du 9 novembre 1991, la police avait procédé à l’arrestation d’un réfugié dans les mêmes circonstances (26). Selon les déclarations du délégué du Haut-commissariat aux Réfugiés à Hanoi, Jacques Mouchet (27), ce type d’intervention de la police est relativement fréquent puisque depuis le début des rapatriements, près de 10 arrestations ont été effectuées, soit au centre de transit, soit à l’arrivée des réfugiés dans leur province.

D’après la police vietnamienne, le réfugié arrêté serait un dangereux criminel qui n’aurait pas déclaré sa véritable identité lors de son séjour dans les camps de Hongkong. Cependant les Vietnamiens n’ont pas encore révélé sa véritable identité et n’ont produit aucune charge précise contre lui.

Le réfugié vietnamien s’était marié à Hongkong. Son épouse qui l’accompagnait avec son enfant dans l’avion du retour a été le témoin impuissant de son arrestation. La police l’a empêchée de rejoindre son époux.