Eglises d'Asie

Conférence internationale sur la pastorale des migrants et des personnes déplacées

Publié le 18/03/2010




Réuni pour la première fois en Asie, à Manille, le 16 juin 1992, le Conseil pontifical pour la pastorale des réfugiés et des migrants a concentré son attention sur le thème “Migrants et liberté de religion”. La conférence était organisée en collaboration avec la Commission épiscopale pour les migrations des Philippines, et la Fédération des conférences épiscopales asiatiques. Une vingtaine de pays d’Asie y avaient envoyé des délégués.

A cette occasion, la soeur Tarcila Abano, directrice du Centre d’aide aux travailleurs émigrés, fondé à Manille par la Conférence épiscopale, a parlé de ses compatriotes employés à l’extérieur du pays. Ils sont au nombre d’environ un million et 90% d’entre eux sont catholiques. “Beaucoup partent vers l’Arabie Saoudite. Chacun sait que la pratique d’une religion non islamique est, au Moyen-Orient, raison suffisante pour se faire expulser. Beaucoup de travailleurs philippins trouvent cependant courage et réconfort dans leurs réunions de prière avec leurs compatriotes”. La soeur ajoute: “Qu’ils le veuillent ou non, les pays du Moyen-Orient vont connaître un profond changement dû à la présence de cette population catholique”.

Evêque auxiliaire de Manille et président de la commission épiscopale des migrants, Mgr Gabriel Reyes n’est pas satisfait pour autant: “Nous avons tout essayé pour apporter une aide spirituelle à nos travailleurs du Moyen-Orient; mais nous n’avons pas réussi”.

De son côté, Mgr Chali, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes déplacées, commente: “Lorsque les musulmans émigrent vers les pays chrétiens, leur liberté de religion est respectée. Mais leur réaction est bien différente lorsque nous leur demandons la même chose chez eux”.

Selon ce représentant du Saint-Siège, “plus de 5 millions d’Asiatiques sont attirés par l’économie en croissance rapide des pays nouvellement industrialisés”. Il explique qu’il n’est pas possible de connaître le nombre exact des migrants économiques d’Asie. Mais ceux-ci s’ajoutent aux 18 millions de réfugiés fuyant les conflits armés et les désastres écologiques ainsi qu’aux 20 millions de personnes déplacées à l’intérieur même de leur propre pays. Les Philippins, pour leur part, ont accueilli quelque 400 000 réfugiés vietnamiens au cours des années.