Eglises d'Asie

Opposition des Eglises à la création d’une “force de maintien de la paix”

Publié le 18/03/2010




Le Conseil national des Eglises protestantes et l’Eglise catholique ont manifesté vigoureusement leur opposition au projet de loi permettant l’envoi d’une force de défense japonaise dans le cadre d’opérations internationales de maintien de la paix. Dans une déclaration publiée en mai 1992, 50 représentants des Eglises ont affirmé que ce projet de loi était anticonstitutionnel.

“Tôt ou tard, les nations doivent choisir de devenir pacifistes, comme ce fut le cas avec l’article 9 de la constitution japonaise”, ont encore ajouté les signataires.

Qualifiant les opérations de maintien de la paix des Nations Unies de “trompeuses”, le document ajoute “qu’infliger des sanctions militaires à des pays mis au ban de la communauté internationale… revient à défendre la paix par la menace d’une guerre”.

En Asie, rappelle la déclaration, ceux qui furent les victimes des Japonais voici cinquante ans “n’ont jamais pu oublier les crimes de guerre du Japon” et leurs gouvernements “se méfient du gouvernement japonais, qui n’a jamais reconnu sa responsabilité dans la guerre, et qui, une fois de plus, envisage d’envoyer ses soldats à l’étranger”.

Les responsables des Eglises exhortent le pays “à mettre toute sa richesse et sa technologie au service de son peuple et à promouvoir une véritable amitié entre tous les pays”.

Parmi les “contributions internationales” que pourrait apporter le Japon, ils citent la campagne pour l’établissement de zones dénucléarisées et l’interdiction du commerce d’armes, l’envoi de personnel non militaire pour aider les victimes de catastrophes et les réfugiés à l’étranger, la protection de l’environnement, la défense des droits de l’homme et la réduction du fossé économique entre le Nord et le Sud.

En dépit de l’obstruction des sénateurs socialistes et communistes, le projet de loi permettant l’envoi de soldats japonais dans le cadre d’opérations internationales de maintien de l’ordre, a été adopté par le Sénat le 9 juin 1992, et définitivement entériné par la Chambre des députés le 21 juin.