Eglises d'Asie – Divers Horizons
La mobilité humaine en Asie: « un phénomène crucial » pour la pastorale
Publié le 18/03/2010
Selon le P. Silvano Tomasi, secrétaire du Conseil pontifical, « il est de plus en plus difficile d’établir une distinction claire entre réfugiés et migrants économiques ». Il donne quelques statistiques: A Hongkong, 80 000 travailleurs immigrés sont enregistrés, dont 84,5% sont employés de maison. Au Japon, un million d’étrangers sont inscrits sur les listes officielles: parmi eux, 86% d’Asiatiques. La Malaisie compte presque un million de travailleurs immigrés. Singapour emploie 60 000 Philippines, dont 99% sont enregistrées comme employées de maison.
Mais il ne s’agit là que des statistiques officielles (21). Celles-ci ne tiennent pas compte des immigrés clandestins, dont le nombre ne peut être évalué qu’approximativement.
Que fait l’Eglise pour ces personnes déplacées?
Il n’existe, en ce qui concerne les employées de maison, aucun accord entre le gouvernement de Singapour et celui des Philippines. Les immigrées se trouvent donc livrées à la merci de leurs employeurs. Le Centre pastoral pour les Philippines s’efforce d’intégrer ces employées à la communauté chrétienne locale et « encourage les curés à les faire activement participer à la liturgie dominicale ».
A Taïwan, c’est au cours des années 1980 que l’Eglise a pris conscience de la présence de plus en plus nombreuse de travailleurs étrangers. Un centre a été fondé pour eux, afin de coordonner l’apostolat auprès de ces immigrés. Le 11 mai 1992, une loi est entrée en vigueur selon laquelle les immigrés en situation illégale peuvent être emprisonnés, renvoyés chez eux ou condamnés à de fortes amendes (22). La communauté chrétienne locale n’en réalise que mieux l’urgence de ce problème.
Malgré un manque de main d’oeuvre, en particulier pour les travaux manuels, le Japon n’accorde pas de visa de travail. Pratiquement tous les travailleurs immigrés asiatiques sont là en situation irrégulière. Arrivés comme « touristes » ou « étudiants », ils cherchent du travail et restent sur place après l’expiration de leur permis de séjour. Afin d’informer la population sur ce problème, la Conférence épiscopale a créé, au sein de la Commission catholique pour les migrants, une « Association pour la solidarité avec les étrangers ».
Les diocèses de Malaisie ont, de leur côté, établi, au niveau de certaines paroisses, des centres d’aide aux migrants. Leur but est d’informer la population locale, de l’aider à accepter ces étrangers et éventuellement d’apporter une aide juridique ou un soutien moral à ces travailleurs immigrés. On s’efforce aussi d’établir des liens avec les Eglises d’origine de ces étrangers.
La Corée compte plus de 4 millions d’habitants établis à l’extérieur du pays. La Conférence épiscopale a donc fondé, dès 1971, une mission pour les Coréens émigrés. Celle-ci emploie 178 prêtres et religieux.
De même, le Sri Lanka et les Philippines possèdent des services pastoraux pour les catholiques travaillant en dehors de leurs pays.