Eglises d'Asie

L’Eglise catholique et les problèmes d’éducation en Asie

Publié le 18/03/2010




Le 8ème congrès des Supérieurs majeurs de l’Asie du sud-est (SEAMS = « South-East Asian Major Superiors ») s’est déroulé à Hua Tin, Thaïlande, du 14 au 20 juin 1992. L’un des groupes de travail a réfléchi sur le thème « La nouvelle évangélisation dans le domaine de l’éducation ». Une conclusion a été tirée: « Plus que jamais, les éducateurs catholiques doivent acquérir une vision claire de leur mission. Nous devons nous convertir et bien comprendre que nous préparons aujourd’hui ceux qui, demain, auront la responsabilité de faire de l’Asie du sud-est une région où l’on vit mieux ».

Le SEAMS représente quelque 22 000 religieux, hommes et femmes, travaillant en Indonésie, en Malaisie, à Singapour, en Thaïlande et aux Philippines. A ces pays sont associés le Cambodge, le Laos et la Birmanie. De ces religieux dépendent plus de 6 000 écoles primaires et secondaires, collèges et universités.

Les participants ont parfois porté des jugements très durs sur le travail des institutions catholiques: « Beaucoup de nos écoles catholiques semblent se préoccuper en premier lieu des résultats aux examens, plutôt que d’une véritable évangélisation. Nous donnons aussi parfois l’impression de vouloir servir la société de consommation, perpétuant ainsi les maux qu’elle engendre ». Le même rapport ajoute: « Il est parfois décourageant de voir nos anciens étudiants devenir les proies de la société de consommation, ou, pire encore, contribuer à perpétuer l’inégalité sociale, au lieu de se faire levain dans la société et agents de transformation sociale, comme nous l’avions rêvé ».

Comme remède à cette situation, les écoles catholiques sont invitées à se renouveler et les éducateurs catholiques à retrouver une vision évangélique. Une autre recommandation vise à encourager une réelle participation des éducateurs laïcs aux décisions prises par les responsables religieux.

Constatant que, souvent, le travail des enseignants se trouve limité en raison des programmes imposés par les gouvernements, les membres du SEAMS commentent: « Nous formons des gens qui sont prêts à entrer sur le marché de l’économie et non des gens qui travailleront vraiment à une transformation de la société. La mission évangélique confiée aux éducateurs catholiques devrait les pousser à prendre tout le programme d’enseignement comme point de départ vers une éducation qui formerait au souci des droits de l’homme, des problèmes des femmes, du dialogue interreligieux, de l’écologie, des questions concernant les réfugiés, les migrants, les médias ».

Le groupe invite à faire en sorte que les étudiants pauvres puissent profiter des avantages proposés par les écoles catholiques: « Des écoles qui forment l’élite ne devraient pas forcément tomber dans l’élitisme: elles peuvent aussi être occasion de former chez les riches un levain pour la société, un ferment de transformation ».