Eglises d'Asie – Philippines
Messe d’action de grâces à l’occasion de l’entrée en fonction du nouveau président
Publié le 18/03/2010
En même temps, Mme Aquino tendait une main réconciliatrice au cardinal Jaime Sin, archevêque de Manille. Ces derniers mois, en effet, et surtout dans les semaines qui ont précédé les élections du 11 mai 1992, il y avait eu entre le cardinal Sin et Mme Aquino des tensions assez marquées pour être relevées par la presse internationale (14). “Nous n’avons pas toujours été d’accord, dit-elle. Mais l’amitié n’a jamais cessé entre nous. Je dois beaucoup à son Eminence”. Et, revenant sur ses années à la tête du pays, elle ajoutait: “Je n’étais qu’une mère de famille, tout ordinaire. Je ne savais pas ce qu’on fait devant un coup d’Etat. Au début, j’ai été bien près d’abandonner; mais j’ai retrouvé courage dans la prière”.
Quant au nouveau président, au cours de la passation des pouvoirs, le 30 juin 1992, il a lancé le mot d’ordre de son mandat: “Solidarité, unité, travail en commun”. “Il nous faudra, dit-il, prendre des décisions difficiles. Ou bien nous nous élèverons ensemble au-dessus de nos chamailleries et de nos querelles partisanes, ou bien nous tomberons nous-mêmes dans les pièges que nous nous sommes tendus”.
M. Ramos a renouvelé son offre d’amnistie aux trois grands fauteurs de désordres: les communistes de l’Armée du peuple nouveau, les musulmans du Front moro de libération nationale et les soldats contestataires du Mouvement pour la réforme des forces armées.
Puis, prenant en quelque sorte une petite revanche sur le cardinal Sin, M. Ramos a expliqué: les élections ont montré que le peuple philippin tenait à “réaffirmer son adhésion à un idéal séculier: l’Eglise et l’Etat sont séparés; mais ils collaborent, chacun étant compétent dans son propre domaine”. Il a ensuite ajouté: “Je ne me considère pas comme le premier président protestant, mais comme le douzième président des Philippines: il se trouve que je suis protestant, mais je tiens à être le président des musulmans, des chrétiens et de tous les autres croyants”.
Quant à l’archevêque de Manille, il a répété l’intention de l’Eglise de collaborer avec les autorités civiles aussi longtemps que le gouvernement “ne violerait pas la loi divine”.