Eglises d'Asie

L’Eglise veut donner au tourisme une dimension religieuse

Publié le 18/03/2010




Rassemblés à Manille les 23 et 24 juillet 1992, les responsables de nombreux lieux de pèlerinage répartis à travers tout l’archipel des Philippines, ont essayé de formuler une politique commune dans le but de redonner une dimension religieuse au tourisme. Mgr Gabriel Reyes, évêque auxiliaire de Manille et président de la commission épiscopale pour les migrations et le tourisme, constate que le tourisme a progressivement changé l’attitude des catholiques eux-mêmes, qui ne voient plus dans les centres de pèlerinage que des sites touristiques à visiter ou des lieux de détente.

Le P. Apolinario Mejorada, recteur de la basilique du Santo Nino (Enfant-Jésus de Prague) à Cebu, abonde dans le même sens et déplore que, tout en connaissant bien les lieux de pèlerinage de leur pays, les Philippins en aient oublié la signification religieuse profonde. Les participants à la réunion de Manille ont décidé de travailler à l’évangélisation des touristes locaux et étrangers qui visitent les lieux de pèlerinage.

Ils insistent par ailleurs sur le devoir de protéger les sites hantés par les touristes et de respecter la dignité des aborigènes habitant ces régions et qui sont bien souvent traités comme de simples objets de curiosité. La soeur Puni Pena, directrice du centre pastoral pour le tourisme à la Conférence épiscopale, commente: “Le tourisme est en soi l’expression du droit de voyager, d’y trouver son plaisir, de se reposer. Mais il devrait s’accompagner d’un vrai sens des responsabilitésSelon elle, les miliards de pesos que le tourisme déverse dans le pays viennent surtout du tourisme de luxe. Souvent les pratiques religieuses sont tournées en ridicule: ce qui, dit la soeur, “a fait descendre le tourisme au rang de la prostitution et du trafic de drogue”.