Eglises d'Asie

Des féministes de gauche partagent l’opinion de la Conférence épiscopale sur le contrôle des naissances

Publié le 18/03/2010




Le “Mouvement nationaliste des femmes modernes” (MNFM), qui fait partie du Front démocratique national, proche des rebelles communistes de l’Armée du peuple nouveau, vient de prendre position contre la politique gouvernementale de contrôle des naissances. Les féministes communistes rejoignent ainsi l’avis de la Conférence épiscopale sur ces questions, mais pour des motivations différentes (13). Dans une déclaration publiée le 9 août 1992, le groupe clandestin critique en effet fortement l’intention exprimée par des responsables politiques de s’adresser à la Banque mondiale, ainsi qu’à l’agence américaine pour le développement national, pour financer le programme de contrôle des naissances.

Selon le MNFM, ce programme a le tort de soumettre le pays à l’influence financière des agences internationales et des “capitalistes étrangers”, qui risquent fort d’utiliser les Philippines pour se débarrasser de contraceptifs insuffisamment testés et éventuellement dangereux. Et, dit-on, ce programme “enlève pratiquement toute liberté de choix aux femmes”. Le MNFM accuse aussi le gouvernement d’avoir “perverti la notion de planning familial en faisant peser trop lourdement son autorité sur la pratique du contrôle des naissances”.

De son côté, Mgr Achilles Dakay, porte-parole du diocèse de Cebu, déclarait, le 10 août 1992, que l’Eglise catholique est elle aussi hostile à cette demande d’aide financière internationale. Cette aide, dit-il, n’aurait d’autre effet que de donner aux compagnies étrangères une occasion de vendre leur arsenal contraceptif.

Quant au cardinal Vidal, archevêque de Cebu, il met en doute les résultats d’une enquête selon laquelle la majorité des Philippins seraient favorables aux moyens artificiels de contrôle des naissances. “Nous ne pouvons pas, dit-il, empêcher le gouvernement de faire ce qu’il croit devoir faire; mais il ne peut pas non plus nous empêcher de prêcher”.