Après le mois d’avril 1975, les autorités lancèrent une grande campagne contre toutes les oeuvres culturelles de caractère réactionnaire et décadent. C’est ainsi que furent exclus des bibliothèques publiques et privées beaucoup de livres appartenant aux catégories prohibées. Au cours des années suivantes, la chasse aux publications et cassettes vidéo interdites fut réanimée à plusieurs reprises. Depuis le 6ème congrès du mois de décembre 1986, à la faveur des débuts de la politique de “dôi moi” (rénovation), ce genre de campagne a été plus ou moins abandonné. Mais l’ouverture économique et l’augmentation du tourisme de ces dernières années ont grandement favorisé l’entrée illégale des publications de ce type et rendu leur contrôle plus difficile.
Voilà déjà quelque temps que de nombreux côtés et en particulier du sein du Parti, on en appelle de nouveau au renforcement de la vigilance idéologique et morale. Tout récemment, ce sont les militaires qui ont élevé le ton à ce sujet. Le 20 août 1992, dénonçant la stratégie dite d’“évolution pacifique” (20) qu’utiliseraient désormais les nations occidentales pour déstabiliser le système socialiste au Vietnam, le quotidien de l’armée populaire affirmait que derrière les investissements étrangers, les forces adverses cachaient leurs trois armes secrètes, à savoir l’espionnage, le sida et les tracts appelant à la rébellion. Le même journal annonçait le 7 septembre le rétablissement des cadres politiques au sein de l’armée pour lutter contre la dépolitisation des militaires qui favoriserait les forces étrangères dont l’objectif principal est de séparer le Parti de l’armée.
Le 1er septembre 1992, l’ancien secrétaire général, Nguyên Van Linh, a lui aussi appelé le Parti à renforcer le principe du centralisme démocratique et a mis en garde contre l’impérialisme et les forces hostiles en oeuvre dans les domaines “politique, culturel, idéologique”.
