Eglises d'Asie

Sumatra: le mouvement des banques coopératives catholiques prend de l’importance

Publié le 18/03/2010




Les banques coopératives rurales, lancées dans le sud de l’île de Sumatra par l’Eglise catholique à partir de 1983, prennent de plus en plus d’importance dans le développement de cette région rurale pauvre, en particulier chez les migrants en provenance d’autres régions de l’Indonésie.

Mgr Joseph Heribertus Soudant, évêque de Palembang, s’est adressé le 12 juillet 1992 aux employés de ces coopératives rassemblés pour célébrer la journée nationale des coopératives. Il les a exhortés à continuer de promouvoir cette forme de financement populaire dans les villages de « transmigrants ».

Le président national des banques coopératives, M. Faustinus Sudarman, a déclaré quant à lui que ces banques étaient particulièrement bien implantées dans la région de Cinta Manis au sud de la ville de Palembang. Beaucoup de « transmigrants » en provenance de Java sont installés dans le sud de Sumatra et éprouvent des difficultés à lancer leurs petites exploitations agricoles. Depuis plusieurs années, l’Indonésie s’est engagée dans une politique de transfert de population des régions trop peuplées comme l’île de Java vers des régions moins peuplées. Cette politique pose un certain nombre de problèmes sociaux et économiques aux « transmigrants » à qui on donne des terres mais qui, souvent, n’ont pas les moyens financiers de démarrer une activité économique si petite soit-elle (10).

L’objectif de ces banques coopératives est donc de fournir aux paysans pauvres de petits prêts sans intérêt, suffisants pour subvenir à l’éducation de leurs enfants, aux problèmes de santé, à l’achat d’un moyen de transport rudimentaire ou d’instruments agricoles. Les banques coopératives ne s’intéressent pas aux grands projets de développement.

La région de Palembang compte aujourd’hui 170 banques coopératives de ce type, selon les déclarations de M. Faustinus Sudarman. Interrogé sur les difficultés éventuelles qu’il rencontrait dans son travail, M. Sudarman a déclaré que des fondamentalistes islamiques l’accusaient quelquefois d’être un évangéliste ou un prédicateur et d’utiliser ces banques pour convertir les musulmans au christianisme.