Eglises d'Asie

Zamboanga: après un nouvel attentat meurtrier, la tension interreligieuse s’est accrue

Publié le 18/03/2010




Une grenade a été lancée au milieu d’un groupe de pèlerins, le 23 août 1992, dans le sanctuaire dédié à Notre-Dame de Pilar, à Zamboanga, dans l’île de Mindanao. Quatre personnes ont été tuées et une quarantaine d’autres blessées.

On ne sait encore à qui attribuer l’attentat. La police fait cependant état de rapports des services secrets selon lesquels des groupes musulmans fondamentalistes préparaient des attentats contre les chrétiens, afin de ranimer les vieilles querelles religieuses locales.

Le 26 juillet 1992, une bombe avait déjà fait un mort et 21 blessés dans un marché de la ville: un groupe fondamentaliste musulman, les “Serviteurs d’Allah”, en avait revendiqué la responsabilité, expliquant son intention de venger l’assassinat de sept musulmans, au même endroit, quelque temps auparavant. Quelques semaines plus tôt, un missionnaire italien avait été assassiné (12).

L’archevêque de Zamboanga, Mgr Francisco Cruces, a lancé un appel à la population catholique: “Gardons notre calme, n’essayons pas de nous venger. Laissons la police faire le nécessaire”, dit-il. Il n’en regrette pas moins que, dans le passé, celle-ci se soit montrée impuissante en pareils cas. Il a ajouté qu’il n’hésiterait pas à fermer les églises de Zamboanga si ces attentats continuaient.

Les catholiques forment 80% des 442 000 habitants de Zamboanga; mais la campagne environnante est peuplée d’une majorité de musulmans.