Eglises d'Asie

A Baguio, des responsables religieux s’opposent à la réouverture du casino

Publié le 18/03/2010




Dans une lettre adressée, le 4 septembre 1992, au président des Philippines, l’évêque de Baguio, Mgr Ernesto Salgado affirme: “Nous ne voulons pas de casino”. En même temps, il a fait parvenir au département du tourisme une série de mémoires et de pétitions allant dans le même sens. Se sont joints à lui dans cette protestation des responsables de l’Eglise méthodiste, de l’Eglise épiscopalienne et de l’Eglise unie du Christ aux Philippines, ainsi que plusieurs organisations parmi lesquelles “Les amis de l’Evangile”, la fédération des associations de femmes de la Cordillera, région montagneuse qui s’étend sur tout le centre de l’île de Luçon.

Ce mouvement de protestation a été déclenché par des articles parus dans la presse selon lesquels la population de Baguio aurait changé d’avis et serait maintenant favorable à la réouverture du casino qui faisait partie du centre de loisirs mis naguère à la disposition des soldats américains stationnés dans la région. L’organisme gouvernemental chargé de gérer les jeux, la PAGCOR (“Philippine Amusement and Gaming Corporation”), a conçu ce projet et l’a présenté aux autorités en promettant que la municipalité de Baguio verrait tomber dans ses caisses, chaque mois, quelque 200 000 FF et que, de plus, cette réouverture favoriserait le développement du tourisme dans cette région affectée par le tremblement de terre du 16 juillet 1990.

Mais, selon un journaliste, M. Joël Dizon, “il est impossible de faire le compte des familles dont les économies ont été, directement ou indirectement, épuisées par les activités de la PAGCOR. Nous n’avons pas honte de nous opposer à la corruption”.

Mgr Salgado insiste : “Nous répétons qu’hier nous ne voulions pas de casino; nous n’en voulons pas aujourd’hui et nous n’en voudrons pas davantage demain”.

Consultés sur la question, les conseils municipaux de Baguio et de la ville voisine de La Trinidad ont voté contre la réouverture du casino. Et M. Maurice Domogan, le maire de Baguio, rappelle que toute forme de jeu ne peut qu’aggraver la pauvreté de nombreuses gens, faire baisser le niveau de la moralité publique et ouvrir la voie à toutes les sortes de vices.