Eglises d'Asie

Des rapports sur la prostitution des enfants à Taiwan inquiètent les autorités

Publié le 18/03/2010




Des rapports récents sur la prostitution d’enfants largement répandue à Taiwan ont mis la police dans l’embarras, irrité les ministres du gouvernement et suscité de nouveaux appels de l’Eglise et des associations féminines pour une action résolue des autorités. Une enquête menée par une organisation d’assistance sociale non gouvernementale a conclu que plus de 70 000 filles de moins de 18 ans se livrent à la prostitution à Taiwan. D’après une enquête norvégienne, le nombre des enfants prostitués à Taiwan dépasse 100 000, dans une île qui compte seulement 20 millions d’habitants.

Pour le ministre de l’Intérieur, M. Wu Poh-hsiung, pareille révélation manifeste le caractère arriéré et inhumain de la société taiwanaise. Interrogé sur la raison pour laquelle la police semble incapable ou peu désireuse d’intervenir contre le commerce du sexe, le ministre a répondu qu’il se demande en effet pourquoi seule la police semble ignorer où sont les prostitués et les maisons de prostitution. On a même arrêté des policiers, qui fréquentaient ces maisons – en se faisant payer par les proxénètes pour fermer les yeux – ou même qui les géraient eux-mêmes.

M. Wu, fervent bouddhiste, a fait écho aux appels de l’Eglise et des associations d’assistance sociale en exigeant que la police s’engage à rechercher les jeunes prostitués. Un plan “arc-en-ciel” de l’Eglise presbytérienne vise à arracher ces jeunes à leur condition et à les rééduquer pendant plus de cinq ans pour d’autres activités. En 1991, une autre organisation qui lutte contre la prostitution d’enfants dans le tourisme en Asie, a ouvert une branche taiwanaise où diverses Eglises sont engagées.

Une des causes de la prostitution enfantine est la croyance illusoire des clients taiwanais que plus les sujets sont jeunes, moins ils risquent de contracter une maladie sexuellement transmissible comme le sida. Pourtant ceux qui se dévouent aux victimes du sida soutiennent que la prostitution d’enfants est au contraire un facteur d’extension de cette maladie mortelle, parce que les enfants ne savent pas se protéger eux-mêmes.