En fait, la véritable rentrée a eu lieu le 24 mars 1992. Ce jour-là étaient présents 29 des 30 étudiants prévus, 10 pour le diocèse de Nha Trang, 8 pour celui de Quy Nhon et 12 pour celui de Buôn Ma Thuôt. En ce premier jour, ils étaient accompagnés de leurs évêques respectifs.
Les bâtiments (13) qu’ils ont trouvés en arrivant sont très exigus et leur aménagement reste encore sommaire. La chapelle provisoire ne mesure que 44 mètres carrés. C’est aussi la superficie de chacun des trois dortoirs, destinés à abriter chacun 10 séminaristes. Une même pièce sert à la fois de salle de classe et de salle d’études. Il n’y a pas encore de bibliothèque.
Le P. Phi a aussi fait remarquer que ces 30 étudiants ne représentent qu’un dixième de ceux qui ont exprimé le désir d’entreprendre des études sacerdotales. La prochaine rentrée, selon les prescriptions gouvernementales en vigueur (14), n’aura lieu que dans trois ans. Il est à craindre qu’à ce rythme, le nombre des étudiants formés soit très loin de correspondre aux besoins des diocèses. Ainsi à Nhatrang, parmi les 70 prêtres au service d’une population de 130 000 catholiques, beaucoup sont déjà âgés et auront bientôt besoin d’être remplacés. Les effectifs en formation aujourd’hui ne pourront pas y suffire.
Parmi les candidats admis à suivre l’actuel cycle d’études, certains entrent pour la première fois au séminaire, d’autres y ont déjà fait quelques années d’études avant 1975. Il existe entre ces étudiants de grandes différences d’âge (de 22 ans à 40 ans) et de niveaux d’études. Ce manque d’homogénéité ne facilite pas le travail des 17 prêtres chargés de la formation, d’autant que, pour la plupart d’entre eux, l’enseignement dans un grand séminaire est une tâche toute nouvelle. L’évêque du diocèse, Mgr Nguyên Van Hoà, qui est aussi le supérieur du séminaire, souhaite pouvoir en envoyer un certain nombre se former à Rome, en France ou aux Etats-Unis ; mais le gouvernement vietnamien n’a jamais encore permis les voyages d’études à l’étranger de prêtres et de religieux.