Eglises d'Asie

Quelques catholiques adhèrent au mouvement des “Jeunesses communistes de Hô Chi Minh”

Publié le 18/03/2010




Il y avait 4 catholiques parmi les quelque 400 délégués réunis à Hô Chi Minh-Ville, du 9 au 12 juin 1992, pour le 5ème congrès des “Jeunesses communistes” de la ville. Même s’il reste quasi impossible à un croyant qui ne renonce pas à la pratique extérieure de devenir membre du Parti communiste vietnamien (15), il y a toujours eu une poignée de jeunes catholiques aux “Jeunesses communistesétape obligatoire pour quiconque ambitionne une belle carrière.

Les déclarations faites par ces jeunes catholiques à l’occasion du congrès (16) ont insisté sur le petit nombre de catholiques présents dans le mouvement. Elles ont également traité en termes embarrassés des idéaux chrétien et communiste chez une même personne.

Mlle Nguyen Thi Tuyet Mai, originaire de Tân Dinh, une très ancienne paroisse de Hô Chi Minh-Ville, a dit que s’il y a si peu de jeunes chrétiens dans le mouvement, c’est parce que celui-ci donne le pas à l’idéologie politique sur la pratique concrète alors que les jeunes de formation chrétienne sont davantage attirés par l’action et, en particulier, par le travail social.

Le problème ne se pose pas de la même façon pour Nguyên Thi Tuyêt, infirmière de 27 ans et paroissienne de Saint-Joseph à Go Vap (Hô Chi Minh Ville). Elle a déclaré: “Dans les activités auxquelles j’ai participé dans le mouvement, je n’ai encore rien vu qui s’oppose à ma religion. Il est possible que les orientations de l’association ne soient plus les mêmes qu’autrefois. Mais dans la vie concrète, le Parti et la religion sont très éloignés l’un de l’autre … Récemment, le mouvement a organisé une classe de religion. Du point de vue de la théorie, je n’ai rien vu de contradictoire entre le Parti et la religion. Mais revenu dans le milieu où je vis , c’est avec angoisse que j’ai entendu dire autour de moi: “Il faut abandonner la religion pour rentrer au Parti”. Cet écart entre la religion et le Parti est particulièrement sensible dans ma famille qui est catholique de souche…”

On peut penser que le nombre de catholiques adhérant au mouvement n’augmentera guère dans l’avenir, quelles que soient les réformes réalisées en son sein. En effet, ses dirigeants sont incapables de freiner la désaffection croissante que subit le mouvement depuis la chute du système communiste européen. Le quotidien du Parti (17) a révélé récemment que les “Jeunesses communistes” à Hô Chi Minh-Ville avaient perdu plus de la moitié de leurs adhérents en cinq ans. Les effectifs sont passés de 4 700 000 à 2 millions. Le même journal a admis qu’une désaffection semblable touche le Parti au Nord-Vietnam. Dans la province de Thai Binh, à 100 kilomètres de Hanoi, le nombre des nouvelles adhésions au Parti ne cesse de baisser. Il y en a eu 1700 en 1989 et 906 seulement en 1991.