Eglises d'Asie

Un évêque catholique nommé à la Commission nationale pour l’unité

Publié le 18/03/2010




Le président Fidel Ramos a nommé Mgr Fernando Capalla, évêque d’Iligan dans l’île de Mindanao, membre de la nouvelle “Commission nationale pour l’unité” (CNU).

Le prélat a déjà négocié, en 1987, des accords de paix avec un groupe de sécessionnistes musulmans. Il représentera désormais l’Eglise catholique au sein de la CNU, dont font aussi partie trois sénateurs, deux députés, le ministre de la Défense, celui de la Justice et M. Feliciano Carino, qui représente le Conseil national des Eglises aux Philippines.

Mgr Capalla ne se fait aucune illusion sur les difficultés qui attendent les membres de la commission. Mais, dit-il, “C’est pour la paix que nous travaillons et le moment est venu”. Pour montrer que la CNU a besoin de l’appui de la population, il ajoute: “Il faut bien comprendre que l’arrêt de la rébellion est indispensable, si nous voulons relancer notre économie. Je pense que tout le monde en a assez de la tuerie”. Et, à la suite de récents contacts entre lui et les rebelles, en vue de leur éventuelle soumission, il invite la population à leur servir d’intermédiaires. “Ceux qui désirent rentrer dans la légalité ont besoin de trouver à qui parler”, explique-t-il. Il insiste par ailleurs sur le rôle “vital” des médias, qui doivent bien comprendre ce que la commission cherche à accomplir.

De son côté, Mgr Fortich, ancien évêque de Bacolod, dans l’île de Negros, félicite le président pour la libération de plusieurs leaders rebelles, de droite comme de gauche. Cela prouve, selon lui, la sincérité de M. Ramos.

L’actuel évêque de Bacolod, Mgr Camilo Gregorio, est, lui, moins affirmatif. Il accueille avec joie les initiatives présidentielles en vue de la paix. Mais il craint que si les efforts du nouveau président s’avèrent inutiles, celui-ci pourrait un jour être tenté de recourir à la loi martiale pour rétablir l’ordre. Il invite ses compatriotes à prier, car, dit-il, “la situation est bien incertaine”.