Eglises d'Asie

25 ans de dialogue entre catholiques et luthériens

Publié le 18/03/2010




La Fédération luthérienne mondiale (FLM) a célébré, au cours de sa réunion annuelle, qui s’est tenue à Madras du 12 au 23 septembre 1992, vingt-cinq ans de dialogue avec l’Eglise catholique. Elle était l’hôte de l’Eglise luthérienne évangélique unie, dont le centre est établi dans cette ville du sud de l’Inde (19).

Selon la déclaration finale, “par le dialogue, une confiance mutuelle a pu naître entre le Vatican et la FLM: ce qui a facilité la coopération dans le domaine de l’aide humanitaire et les efforts en vue de la justice et de la paix”.

Une inquiétude, pourtant, se fait jour du côté luthérien. Si le dialogue a fait des pas décisifs au cours des vingt-cinq dernières années, si une véritable confiance s’est établie entre les deux Eglises “en raison de la base commune fournie par le baptême, nous devons nous efforcer de briser les barrières qui nous empêchent encore de parvenir à la communion complète voulue par le Christ pour son Eglise”. Les participants au conseil annuel ont cru remarquer “un retour, chez les luthériens aussi bien que chez les catholiques, certaines attitudes défensives qui risquent de mettre en danger les progrès accomplis sur le plan oecuménique en provoquant un repliement des Eglises sur elles-mêmes”.

La déclaration exprime aussi une certaine inquiétude ressentie à la lecture de plusieurs documents récents. Il s’agit d’abord d’un rapport de la Commission internationale catholique-anglicane, qui, disent les membres du conseil de la FLM, “cherche à tort une formulation théologique identique plutôt que l’unité de la foi”. Ils regrettent par ailleurs la lettre adressée par la Congrégation pour la doctrine de la foi à tous les évêques sur “certains aspects de l’Eglise comprise comme communion”. Il est dommage, disent-ils, que “vingt-cinq ans de dialogue oecuménique avec les luthériens et d’autres n’aient pas influencé la manière de penser” de ceux qui ont écrit la lettre. Ils ajoutent: “Bien que son but soit de mettre en forme la pensée catholique sur la communion, la lettre ne peut manquer d’affecter les partenairres oecuméniques. Son impact est d’autant plus douloureux qu’elle respire un esprit différent de ce que nous connaissons en tant d’autres rencontres oecuméniques entre luthériens et catholiques”.

M. Eugène L. Brand, théologien, assistant au secrétaire général pour les affaires oecuméniques, qui a participé au dialogue des vingt-cinq dernières années, regrette que les discussions avec les catholiques aient porté sur des sujets qui étaient causes de divisions: “Nous sommes sur la défensive. Au lieu de faire tomber des murs, nous en bâtissons”, dit-il.

Mais le document publié par la FLM conclut: “L’oecuménisme n’est pas facultatif. Ne laissons pas notre vision s’assombrir à cause d’un recul temporaire”.

Le dialogue entre luthériens et catholiques a porté successivement sur : “L’Evangile et l’Eglise” (1980), “Vers une communauté (1981), “Les ministères dans l’Eglise” (1982), “Vers l’unité” (1985). Les discussions actuelles portent sur “Le salut et l’Eglise”.