Eglises d'Asie

Le nouveau gouverneur est natif de Timor Oriental

Publié le 18/03/2010




Le 10 septembre 1992, le conseil législatif de Timor Oriental a élu gouverneur Abilio Jose Osorio Soares, Timorais de naissance, pour un mandat de cinq ans. Les résultats de l’élection ont été transmis le 12 septembre au ministre de l’Intérieur d’Indonésie par Antonio Freitas Parada, speaker de la Chambre.

Soares est le cinquième gouverneur de la province depuis que l’ancienne colonie portugaise est devenue la vingt-septième province d’Indonésie en 1976. Il est toutefois le premier qui devient gouverneur par une élection. Ses prédécesseurs ont été nommés par le gouvernement central.

Soares, qui était à la tête du district de Manatuto, a battu deux rivaux en obtenant 33 voix sur 41. La totalité des 45 membres de la Chambre provinciale ont pris part au vote, mais quatre bulletins ont été déclarés nuls.

Le gouverneur en place, Mario Viegas Carrascalao, qui a présidé le comité électoral, s’est dit assuré du déroulement démocratique de l’élection. Selon une déclaration rapportée par le Jakarta Post, “l’élection, a-t-il dit, a été valide et s’est déroulée conformément aux règlements en vigueur”. Carrascalao, qui a lui-même rempli deux mandats de cinq ans, n’était pas éligible.

Le brigadier-général Theo Syafei, commandant militaire de Timor oriental, a également assisté à la session plénière de la Chambre, ainsi que des membres du gouvernement, d’autres militaires et des personnalités publiques.

Soares, né le 2 juin 1947 au village de Laclubar, Manatuto, à 90 kilomètres à l’Est de Dili, ancien élève du lycée portugais, a une longue expérience sociale et administrative. A l’époque portugaise, il a, bien que fonctionnaire, fait les trois ans de service militaire obligatoire, mais il a pris part en 1975 à la lutte pour intégrer Timor oriental dans l’Indonésie. Pendant les premières années de cette intégration, il a été à la tête du bureau provincial du ministère des travaux publics avant d’être maire de Dili de 1984 à 1988.

Le gouverneur Carrascalao a dit que Soares est l’un des quelques cadres qu’il a préparés pour un rôle de dirigeant à Timor oriental.

Le 19 août 1992, une élection préliminaire à la Chambre provinciale avait retenu, pour le poste de gouverneur, Soares, François-Xavier Lopes da Cruz, Rui Emiliano Teixera Lopes et Mariano Jose opes da Cruz, tous Timorais de naissance. Leurs noms furent soumis le 27 août au ministre de l’Intérieur d’Indonésie, qui retourna au début de septembre la liste approuvée par le président Suharto.

Les dirigeants de Timor Oriental espèrent, disent-ils, que le gouverneur élu Abilio Jose Osorio Soares restera proche de la population pour gagner son coeur et contribuer au développement de la région. Selon Mario Viegas Carrascalao,le précédent gouverneur, Soares devrait rester en relation étroite avec les gens de Timor Oriental de sorte qu’ils l’aiment et soutiennent les programmes qui leur sont profitables. Parlant à la presse après l’élection, Carrascalao a souligné l’absolue nécessité pour le nouveau gouverneur, s’il veut réussir dans sa tâche, d’avoir de bonnes relations et de coopérer à la fois avec les forces armées et la hiérarchie ecclésiastique : “Le gouverneur échouera s’il est proche de l’armée et loin de l’Eglise, mais tout autant s’il est proche de l’Eglise et loin de l’armée”. Carrascalao a dit qu’il ne donnerait aucune directive au nouvel élu à l’égard des programmes de développement de la province, car “je sais” a-t-il dit, “qu’il a ses propres idées”. Il s’est dit prêt à aider le gouverneur élu s’il lui demande conseil.

Le brigadier-général Theo Syafei, commandant militaire de Timor Oriental, a déclaré que les principaux devoirs du nouveau gouverneur seraient de renforcer l’intégration de la province dans l’Indonésie, de réprimer impitoyablement les fauteurs de troubles et d’améliorer le niveau de vie de la population.

Un représentant de l’Eglise locale a dit que l’Eglise attend du gouverneur élu qu’il comprenne les aspirations du peuple timorais et essaie de les satisfaire. Secrétaire de Mgr Carlos Filipe Ximenes Belo, évêque de Dili, le Père Jose Antonio Da Costa a confié, le 11 septembre, que l’élection de Soares est dans la ligne des aspirations populaires. “Nous espérons, a dit le Père, que le nouveau gouverneur coopérera avec l’Eglise comme l’ont fait ses prédécesseurs, puisque la population que le gouvernement sert est la même que sert l’Eglise”. Selon ce prêtre de Timor oriental, “le nouveau gouverneur doit gagner le coeur des gens, rester toujours proche d’eux, c’est son premier devoir”.

Le journal protestant de Jakarta “Voix du renouveau” a loué en Soares un homme modeste et proche de la population, qui n’a pas égard aux différences ethniques, sociales ou religieuses. Le journal rapporte qu’il a la réputation de donner à ses administrés libre accès à son bureau et chez lui, et l’appelle ” père du peuple”.