Eglises d'Asie – Vietnam
LETTRE OUVERTE DU VENERABLE THICH HUYEN QUANG AUX PLUS HAUTS DIRIGEANTS DE L’ETAT VIETNAMIEN POUR LE REEXAMEN DE PLUSIEURS AFFAIRES
Publié le 18/03/2010
Bureau provisoire de An Quang, Indépendance, liberté, bonheur
243 Su Van Hanh, 10ème arrondissement
Hô Chi Minh-Ville
Respectueusement adressée à :
M. le secrétaire général du parti communiste vietnamien
M. le président de l’Assemblée nationale
M. le président du Conseil d’Etat
M. le président du Conseil des ministres
M. le président de la Cour suprême
M. le président du Front patriotique du Vietnam,
Messieurs les hauts dirigeants de l’Etat vietnamien à Hanoi,
Je soussigné Thich Huyên Quang, nommé aussi Lê Huyên Quang, âgé de 75 ans, suis assigné à résidence depuis onze ans à la pagode Hôi Phuoc, commune de Nghia Chanh, ville de Quang Ngai, province de Quang Ngai. J’adresse la présente demande aux plus hauts dirigeants de l’Etat vietnamien pour les inviter à réexaminer des affaires que, depuis de nombreuses années, je n’ai pas encore pu exposer officiellement et dans le détail. Voici les affaires dont il s’agit.
A – La dissolution de l'”Eglise bouddhique pour le salut de la nation” de la 5ème région et mon emprisonnement à Quang Ngai de 1952 à 1954 : cette affaire n’a pas encore été examinée.
B – La création par l’Etat, il y a plus de onze ans déjà, d’une seconde Eglise bouddhique qui porte le même nom que l’Eglise bouddhique vietnamienne unifiée, qui a récupéré les fidèles et les religieux de notre Eglise unifiée et s’est emparée de ses biens.
C – Ces affaires doivent être réexaminées et réglées équitablement. Notre Eglise ne peut plus continuer à subir vexations et humiliations.
Voici l’exposé successif de ces trois points :
A – L’affaire de l’Eglise bouddhique pour le salut de la patrie
L'”Eglise bouddhique pour le salut de la patrie” de l’ancienne 5ème région, a été fondée après le soulèvement de l’automne 1945 en même temps que les autres associations pour le salut de la patrie en diverses provinces. En 1951, après six années de dévouement au service du salut de la nation tout comme les autres associations populaires, notre Eglise fut forcée par le Front uni du Vietnan (3) de réunir un congrès à Bông Son dans le Binh Dinh qui prit la décision de “transformer l’orientation de nos activitésLe congrès amputa l’appellation de notre Eglise de ses derniers mots “pour le salut de la patrie” et confia tous nos adhérents bouddhistes aux autres associations populaires. Ainsi, notre Eglise bouddhique, après le Congrès, ne s’appelait plus que “Eglise bouddhique de la 5ème région” et n’avait plus d’adhérents en son sein. Le Front uni coupait tous ses liens avec notre Eglise. Parce que je m’y opposais, je fus arrêté et emprisonné dans le Quang Ngai, de 1952 à 1954. Après les accords de Genève, je fus libéré sans que me soit indiquée la nature de mon crime. Après mon arrestation, l’Eglise bouddhique de la 5ème région fut dissoute, sans que lui soit notifiée la moindre accusation.
Je demande à l’Etat vietnamien d’aujourd’hui de porter cette affaire devant les tribunaux du pays pour que la lumière soit faite. S’il ne le faisait pas, cela signifierait qu’il a le droit de m’arrêter, de dissoudre l’Eglise bouddhique à son gré et n’importe quand et que tout cela pourrait se reproduire dans l’avenir. Cette affaire date de 50 ans; il est temps qu’elle soit jugée.
B – La création d’une seconde Eglise par l’Etat
Après 1975, la nation a été réunifiée. L’Etat a présenté un projet de politique nationale visant à réformer la société et à restaurer le pays en conformité avec la doctrine communiste. Notre Eglise bouddhique unifiée, dont le siège est à la pagode An Quang, a attendu cette réforme tout comme les autres associations. Or, ce n’est que six ans plus tard, à la fin de l’année 1981, qu’une “Eglise bouddhique vietnamienne” fut créée par le pouvoir à Hanoi. Avant cette création, à partir de 1976, les autorités de Hô Chi Minh-Ville et de différentes provinces avaient arrêté un certain nombre de dignitaires de notre Eglise bouddhique vietnamienne unifiée à tous les degrés de hiérarchie, comme moi-même, Thiên Minh, Quang Dô, Thuyên An, Thông Buu, Tri Giac, etc., incarcérés en ville et ailleurs. Le pouvoir tentait ainsi de briser le moral des dirigeants encore libres de notre Eglise.
Les autorités se sont servies de l’Eglise d’Etat pour humilier notre Eglise, les diverses autres églises et les associations bouddhiques. Nous ne savons pas ce que ces dernières en pensent. Pour ce qui la concerne, notre Eglise considère qu’il s’agit d’un événement majeur, d’une atteinte grave à la religion, la deuxième après celle de 1963 (4).
Nous remarquons que les éléments dirigeants de l’Eglise d’Etat sont presque tous des dignitaires de haut niveau de l’Eglise unifiée. Leur défection s’explique par plusieurs raisons : la plupart ont adhéré à la nouvelle association par faiblesse, à cause des pressions exercées contre eux. Ils ont quitté notre Eglise à titre individuel, sans lui adresser leur démission. Certes l’Eglise d’Etat a été approuvée par un congrès, mais par un congrès mis en place et manipulé par l’Etat, qui n’a pas été convoqué par les hautes instances du bouddhisme, et dont les membres n’ont pas été élus par l’ensemble des religieux et des laïcs, selon la tradition du bouddhisme vietnamien. C’est pourquoi nous refusons cette Eglise d’Etat qui est une association politique et opportuniste, un instrument du régime sans lien réel avec la population bouddhiste. Une telle Eglise ne remplit pas les conditions nécessaires exigées par l’orthodoxie bouddhiste.
Messieurs les hauts dirigeants de l’Etat vietnamien, nous pensons que dans cette affaire, il ne s’agissait pas de réforme mais bien d’un stratagème destiné à renverser l’Eglise bouddhique unifiée du Vietnam, association de dimension nationale et internationale, différente des autres sectes bouddhiques du Vietnam. Si l’Etat voulait une réforme, pourquoi n’a-t-il pas laissé notre Eglise la réaliser ? S’il voulait changer les personnes, corriger la doctrine ou amender notre mode de vie vieux de plusieurs millénaires, pour les rendre conformes à la doctrine communiste, il avait la liberté de le faire. Pourquoi a-t-il fallu qu’il jette à bas notre Eglise, et qu’il crée toutes sortes de difficultés et de perturbations pour les religieux et les laïcs ? Lorsque l’Etat a créé une seconde Eglise, pourquoi n’a-t-il pas publié un décret constitutionnel légalisant la disparition de notre Eglise ? Pourquoi l’Etat nous laisse-t-il survivre ainsi, entre la vie et la mort, depuis onze ans ? L’Etat pense-t-il que le serpent décapité ne tardera pas à périr et par conséquent, qu’il n’est pas nécessaire de prononcer sa condamnation à mort ?
En réalité, les communistes d’aujourd’hui n’ont pas traité le bouddhisme autrement que les régimes précédents.
– Lorsque les Français sont revenus au Vietnam, ils ont fondé l’Eglise Thiên Lu . Ngô Dinh Diêm, lui, a fondé l’Eglise de Cô Son Môn. Le régime suivant a fondé son Eglise à la pagode Viêtnam Quôc Tu. La révolution communiste qui lui a succédé a fondé l’Eglise bouddhique vietnamienne actuelle qui n’est que la descendante de l’ancien Comité de liaison bouddhiste et des bouddhistes patriotes (8); mais parce qu’elle est liée à un régime puissant et fort, elle a duré et durera plus longtemps que les anciennes organisations fantoches.
Nous ne pouvons pas nous empêcher de nous demander : si telle est la politique de réforme des milieux religieux par l’Etat, pourquoi donc n’a-t-il pas créé une deuxième Eglise pour le catholicisme ? Non seulement il ne l’a pas fait, mais, au contraire, il a établi des relations diplomatiques avec le catholicisme mondial après presque un demi-siècle de séparation et d’isolement. A notre connaissance, les principales difficultés entre l’Eglise romaine et l’Etat vietnamien ont été presque toutes aplanies et les activités de l’Eglise catholique vietnamienne sont redevenues normales depuis que, voici deux ans, une délégation de haut niveau est venue en visite au Vietnam.
Messieurs les hauts dirigeants de l’Etat vietnamien, durant les cinquante ans écoulés, quel a été le comportement de l’Etat à notre égard ?
– Il a dissous l'”Eglise pour le salut de la nation” de la 5ème région et m’a incarcéré (je ne sais pas bien ce qui s’est passé dans les autres régions).
– Après l’unification du pays, notre Eglise a envoyé une lettre à l’Eglise bouddhique unifiée à Hanoi, pour l’inviter à travailler à la réunification du Nord et du Sud. Celle-ci n’a pas répondu. Notre Eglise délégua alors un représentant, le vénérable Thich Don Hau (5) qui venait de rentrer du Nord, pour qu’il rencontre M. Nguyên Van Hiêu qui assumait à l’époque les fonctions de ministre de la culture. Le vénérable sollicita du gouvernement la permission d’entreprendre l’unification du bouddhisme du Sud puis celle du bouddhisme vietnamien tout entier. Le ministre de la culture s’y opposa sous prétexte que “l’unification devait se faire avec les bouddhistes révolutionnaires et non avec des bouddhistes réactionnairesLe vénérable ayant demandé qui étaient les bouddhistes réactionnaires, le ministre ne répondit pas, laissant ainsi entendre que nous étions, nous, des réactionnaires.
Après 1981, nous comprîmes que la politique de l’Etat à l’égard du bouddhisme resterait toujours inamicale et ne nous laisserait pas le soin de nos propres affaires. Il s’en occupa lui-même en fondant une seconde Eglise et en renversant la première.
Messieurs les hauts dirigeants de l’Etat vietnamien, autrefois, Hô Chi Minh, chef de la Résistance, n’oubliait jamais d’envoyer, chaque année, un message de voeux très aimable aux catholiques pour Noël. Cette tradition continue : l’an dernier, la radio de Hanoi a consacré deux heures d’émissions à des cantiques célébrant la fête de la Nativité. En revanche, le jour de la fête de la naissance de Bouddha, non seulement l’Etat ne se manifeste pas, mais encore il s’efforce de gêner l’organisation de la fête par toutes sortes d’obstacles.
Je ne crois pas me tromper en disant que notre Etat respecte les forts et méprise les faibles. Je me souviens d’un passage du discours d’ouverture du vice-président au congrès du bouddhisme de la 5ème région où il disait : “Nous prions le pouvoir de ne pas considérer les bouddhistes comme des parents pauvres et de ne pas traiter ses ennemis comme des hôtes distinguésSa crainte s’est, depuis, révélée bien justifiée.
Messieurs les hauts dirigeants de l’Etat vietnamien, que penseriez-vous si une personne étrangère au Parti communiste, mais jouissant d’un grand pouvoir, s’efforçait de fonder un second Parti et récupérait les adhérents et les institutions du premier ?
Je sais que parmi vous, les hauts dirigeants, beaucoup sont bouddhistes et appartiennent aux milieux intellectuels bouddhistes. Il y en a même qui, durant la clandestinité, ont logé dans des pagodes et ont porté l’habit de bonze. Or comment les autorités se sont-elles comportées avec nous après la libération du pays ? Elles se sont emparées des pagodes, grandes ou petites et des rizières, même si leur superficie ne dépassait pas un are, ôtant ainsi aux pagodes la possibilité de nourrir les religieux. Elles ont confisqué toutes les écoles, religieuses ou profanes.
Le bouddhisme serait-il l’ennemi de l’Etat pour que celui-ci se comporte avec une telle férocité à son égard ? Même s’il persiste à considèrer les bouddhistes comme ses ennemis, pourquoi l’Etat ne dialoguerait-il pas avec eux, lui qui, aujourd’hui, noue des relations avec ses ennemis de l’extérieur. Les bouddhistes ne sont pourtant pas des ennemis très dangereux !
Depuis la nomination de Nguyên Van Linh au poste de secrétaire général, toutes les couches de la population, parmi lesquelles les bouddhistes, bénéficient d’une politique plus ouverte, même si cette ouverture est très limitée. Nous ne considérons pourtant pas cela comme une grâce accordée par l’Etat; celui-ci doit nous rendre tout ce qu’il nous a dérobé. La théorie marxiste-léniniste en matière de religion sévit toujours au Vietnam: il n’y a pas encore de décret régissant les activités religieuses semblable à celui qui a été publié et signé par Gorbatchev pour l’ancienne “Union soviétique”; il se termine par la phrase suivante : “La religion peut être librement propagée; elle doit respecter la loi de l’Etat, mais celui-ci ne peut intervenir et introduire la politique au sein de la religionOr depuis le jour où le Parti communiste a pris le pouvoir au Vietnam, il a éliminé la religion de la vie politique et des écoles, mais, en revanche, il a introduit la politique dans les écoles et dans la religion.
Messieurs les hauts dirigeants de l’Etat vietnamien, il faut maintenant considérer la question du statut légal des religions (6). Pour ce qui concerne l’Eglise bouddhique unifiée du Vietnam, nous n’avons pas encore eu connaissance du décret ou de la résolution qui aurait mis un terme à son existence légale et l’aurait mise hors la loi. Ainsi avons-nous ou non le droit de continuer nos activités habituelles ? Des faits, plusieurs facteurs expliquent que notre Eglise n’ait plus d’activités depuis plus de onze ans :
– Un certain nombre de hauts dirigeants de notre Eglise ont disparu pour toujours.
– Quelques-uns ont été emprisonnés ou exilés sans jugement et sans que l’on connaisse la durée de leurs peines.
– Certains se sont réfugiés à l’étranger où ils mènent une existence précaire et difficile.
– Enfin, les autres ont été quasiment obligés de participer à l’Eglise d’Etat. La totalité des établissements et des institutions de notre Eglise ont été accaparés illégalement par l’Eglise créée par l’Etat. Je ne parle pas de tant de cadres religieux ou laïcs qui ont subi toutes sortes d’épreuves parce qu’ils ont refusé d’adhérer à l’Eglise d’Etat.
Mais la légitimité de l’Eglise bouddhique unifiée, c’est une vie religieuse deux fois millénaire, qui a accompagné toutes les étapes de l’histoire du peuple vietnamien depuis sa naissance. C’est une Eglise qui regroupe 80 % de la population bouddhiste. C’est bien pourquoi, pour l’Eglise bouddhique issue de la tradition, il ne peut être question de discuter de son statut légal. Voudrait-on contrôler l’acte de naissance de quelqu’un qui vit dans le pays depuis plus de deux mille ans ?
Si l’on met en question l’existence légale de l’Eglise bouddhique unifiée du Vietnam, il faudra alors aussi contester celle de l’Eglise catholique et celle du Parti communiste. Les autorités de l’ancien régime ont donné statut légal à la charte de l’Eglise bouddhique unifiée publiée en 1964. Par cette approbation, elles ne donnaient pas la permission au bouddhisme de commencer ses activités, mais elles lui reconnaissaient le droit de se livrer légalement aux activités inscrites dans la charte.
Aujourd’hui, l’Etat communiste a jeté bas notre grande association, mais il n’a pas aboli la charte du bouddhisme. Car le bouddhisme est une grande et très ancienne religion du Vietnam; sa charte décrit l’organisation des activités du bouddhisme en fonction des diverses époques. Je vous prie de bien noter que ce n’est pas la charte bouddhique qui a donné naissance au bouddhisme, mais bien le contraire, de même que c’est le Parti communiste qui produit les “plateformes politiques” et non l’inverse.
(…) Pourquoi l’Eglise créée par l’Etat a-t-elle autant de pouvoir et de force, pourquoi est-elle protégée par l’Etat et la loi ? Notre Eglise à nous est directement reliée aux ancêtres fondateurs; elle est marquée par ses martyrs, par le sang, l’emprisonnement, l’exil de ses religieux et laïcs qui, à travers les générations, ont subi l’oppression des envahisseurs étrangers et de nombreuses forces politiques, souffert de la discrimination religieuse, et qui ont été humiliés. Une telle Eglise n’aurait-elle aucune loi pour la protéger ? N’y a-t-il pas là une grande injustice ? ( …)
C – Neuf revendications
Pour conclure cette demande de réexamen, je tiens à présenter à l’Etat les neuf revendications suivantes :
1 – Que la législation de l’Etat rende à l’Eglise bouddhique la liberté d’activité normale, celle dont elle jouissait avant 1975.
2 – L’Etat doit assumer la responsabilité des faits suivants et en répondre devant le peuple :
a – La mort du vénérable Thich Thiên Minh, vice-recteur de l’institut Hoa Dao, dans les locaux de la Sûreté de Hô Chi Minh-Ville, en 1978.
b – L’affaire des 12 religieux et religieuses bouddhistes qui se sont immolés par le feu à Can Tho, le 2 novembre 1975.
c – La désaffectation de pagodes dont les bâtiments ont été utilisés ensuite à d’autres usages.
3 – Que soient libérés tous les religieux et laïcs bouddhistes, les écrivains, les journalistes, les hommes politiques, etc, incarcérés depuis longtemps sans jugement, ou victimes d’un jugement inique. Que la liberté de pratiquer la religion et la jouissance des droits de l’homme soient rendues à tous ceux qui en ont été dépouillés, plus particulièrement à moi-même, aux vénérables Thich Quang Dô, Thich Duc Nhuân, Thich Tuê Sy, Thich Tri Siêu (Lê Manh Tât), ainsi qu’à tous les religieux d’autres religions.
4 – Que nous soient rendus tous les monastères, les établissements culturels, sociaux et caritatifs etc. dérobés à notre Eglise, qu’ils aient un caractère national ou régional. Ils nous ont été dérobés par l’Etat ou par l’Eglise qu’il a créée, durant ces onze dernières années pour le Sud, depuis 1945, pour le Nord.
5 – Que la liberté d’action soit redonnée à notre Eglise et à toutes ses ramifications à l’étranger comme avant 1975.
6 – Que tous mes différends avec l’Etat depuis 1945 soient portés devant les tribunaux. Il n’est pas admissible de m’incarcérer plus longtemps sans me juger.
7 – Que toute la lumière soit faite sur l’incarcération des religieux bouddhistes au nombre desquels je me trouve, afin de donner une réponse aux 20 000 lettres envoyées par diverses organisations de défense des droits de l’homme et de la démocratie, d’Europe, des Etats-Unis, d’Australie, d’Asie au cours de ces dernières années.
8 – L’Eglise bouddhique unifiée est prête à apporter sa contribution à l’édification du pays, dans la tradition nationale. Mais elle ne peut le faire si le régime en place continue à considèrer la religion comme son ennemi, à intervenir en permanence et à exercer son contrôle sur les affaires religieuses.
9 – Personnellement, je suis prêt à me sacrifier pour la cause de ma religion et du peuple lorsque je m’apercevrai qu’il n’est plus possible de supporter sans honte l’humiliation.
Quang Ngai, le 26 juin 1992
THICH HUYEN QUANG