Eglises d'Asie – Indonésie
M. A. Wahid s’inquiète d’un projet de contrôle des écoles islamiques par le gouvernement
Publié le 18/03/2010
L’intervention du gouvernement dans le système scolaire islamique signifierait, selon Wahid, la perte de l’indépendance des écoles et de leur caractère islamique. “La Nahdlatul Ulama rejette toute intervention du gouvernement dans le système scolaire des internats”, a-t-il déclaré à la presse le 29 août 1992.
Les remarques de Wahid répondaient au projet d'”Orientations générales de la politique de l’Etat” qui va être discuté en octobre par l’Assemblée consultative du peuple. Couvrant presque tous les aspects de la politique officielle, ce texte doit fournir le cadre des décisions du gouvernement pendant cinq ans.
Le gouvernement, dit Wahid, aurait dû consulter les maîtres des internats musulmans avant de songer à inclure ces établissements dans son programme politique quinquennal. “L’intervention du gouvernement ferait disparaître les caractéristiques du système scolaire islamique; je pense que les directeurs des internats ne l’accepteraient pas”. “Qu’en est-il, demande Wahid, des séminaires catholiques ? Le gouvernement a-t-il l’intention de les réglementer aussi ?”
Selon Wahid, les plans qui visent à mettre les internats musulmans sous la surveillance du gouvernement ont pour but de resserrer les liens entre celui-ci et la communauté musulmane qui constitue plus de 85 % de la société indonésienne. Ils relèvent d’une stratégie à long terme pour gagner les élections générales de 1997. Or, prévient Wahid, il pourrait y avoir un retour de flamme. ” Même si toutes les écoles de caractère religieux étaient placées sous le contrôle du gouvernement, si ce dernier ne se montre pas plus ouvert à un développement de la démocratie, le Golkar n’obtiendra aucune augmentation significative de voix aux élections générales de 1997″.
L’association musulmane “Nahdlatul Ulama” compte environ 30 millions d’adhérents dans le pays. Elle possède, à travers tout l’archipel, spécialement à Java, des internats dont quelques-uns sont réputés de haut niveau. Wahid, son président, est aussi co-fondateur et dirigeant du Forum de la démocratie, mouvement prodémocratique chez les intellectuels.
L’Assemblée consultative du peuple dont la première tâche est d’approuver les “Orientations générales de la politique de l’Etat”, comprend 500 membres de la Chambre des représentants (400 civils élus et 100 militaires désignés) et 500 membres nommés qui représentent les régions et les groupes sociaux.