Eglises d'Asie – Indonésie
Un évêque prône l’organisation d’une aide légale pour défendre les droits des minorités sur leurs territoires traditionnels
Publié le 18/03/2010
Le gouvernement central de Jakarta et le gouvernement provincial de Pontianak, capitale du Kalimantan occidental, ont favorisé l’afflux de ceux qui investissent dans les plantations de la province. Depuis quatre ans, selon une de nos sources, la province a absorbé l’équivalent de 1,8 milliard de dollars américains. Le gouvernement provincial a attribué 2,3 millions d’hectares de terre aux plantations. Jusqu’à présent, 1,5 million d’hectares sont exploités.
Mgr Doera explique que les problèmes sociaux surgissent quand des investisseurs soutenus par certaines personnalités en position de force dans le gouvernement local refusent une compensation aux propriétaires des terrains, en violation des règles établies par le gouvernement, ou lorsque les récoltes et les jardins sont incendiés et les villageois, persécutés jour et nuit par un investisseur qui veut leur terre, comme dans le district de Sanggau à Meliau. Dans le Subah, district de Sambas, les terres des villageois ont été passées au bulldozer sans préavis. Les villageois en colère ont incendié le camp de base de la compagnie. L’affaire est maintenant devant le tribunal de Sambas.
Mgr Doera regrette que des personnalités officielles de la province aient pu affirmer que les terres des tribus sont une entrave au développement, pour la simple raison que le gouvernement et les investisseurs éprouvent souvent de grandes difficultés quand ils réclament des terres pour les plantations. Or s’il est vrai qu’à l’intérieur de la province, les tribus ou les clans de la région possèdent la plus grande partie de la terre, selon Mgr Doera, le gouvernement et les investisseurs auraient moins de difficultés s’ils utilisaient des procédures plus normales. “Selon ce que j’ai observé, dit-il, les villageois cèderaient plus volontiers leurs terres si on leur offrait une compensation convenable. Ils sont en colère parce qu’ils voient qu’on leur vole leurs terres en usant de terreur et d’intimidation”.
L’évêque rappelle que le statut des terres tribales a été reconnu par la loi. Le gouvernement et les investisseurs devraient donc respecter les droits de la population locale sur elles. Des procédures légales adéquates devraient être suivies quand on demande ces terres, dit Mgr Doera. “Les évêques du Kalimantan, ajoute-t-il, devrait donner la priorité à l’établissement d’une institution d’assistance légale. Il est du devoir de l’Eglise de se mettre du côté des pauvres et des faibles”.
L’évêque note aussi que les problèmes fonciers pourraient être à l’avenir source de conflits sociaux graves.