Mindanao : attentat à la bombe dans un couvent de Zamboanga

Cet attentat n’est que le plus récent dans une série d’attaques à la grenade et d’assassinats perpétrés depuis plusieurs mois dans cette région méridionale des Philippines (11). De divers côtés on soupçonne des fondamentalistes musulmans ou des séparatistes du Front de libération moro, qui veulent créer un Etat islamique indépendant, de vouloir attiser les tensions interreligieuses entre chrétiens et musulmans.

Mgr Francisco Cruces, archevêque de Zamboanga, tout en condamnant les attentats et en critiquant l’inefficacité de la police, invite chrétiens et musulmans à garder leur calme: “J’habite cette ville depuis 20 ans, dit-il, et j’ai toujours apprécié l’amitié des musulmansIl ajoute qu’il ne faut pas se hâter de désigner des coupables, car “les autorités ne savent toujours pas qui est responsable de ces attentats

De leur côté, les leaders religieux musulmans viennent de former une commission d’enquête chargée de déterminer la responsabilité éventuelle de groupes fondamentalistes musulmans. Le rapport de cette commission sera soumis à la police. Un conseiller municipal de la ville, M. Abdurrahman Nuno, rappelle : “Il est possible que certains groupes fondamentalistes manipulent des membres de notre communauté religieuse pour nous faire apparaître comme des terroristes. Nous cherchons à savoir qui sont les coupables. Nous avons formé notre commission d’enquête parce que le Coran ne nous demande pas de tuer les adeptes des autres religions : en fait, il nous l’interdit

Entre temps, le 18 octobre 1992, le pèlerinage traditionnel à Notre-Dame de Pilar s’est déroulé dans le calme, mais sous la protection d’importantes forces de police. Par ailleurs la presse de Hongkong du 27 octobre 1992 rapporte qu’un missionnaire américain, M. Augustin Fraszcak, a été kidnappé, près de Zamboanga, par des hommes armés alors qu’en compagnie d’un prêtre catholique il se dirigeait vers un village pour y soigner des enfants malades.