Eglises d'Asie

Ayodhya : hindous et musulmans ne sont pas arrivés à trouver un terrain d’entente

Publié le 18/03/2010




Réunis au cours du mois d’octobre 1992 pour discuter de l’affaire d’Ayodhya en Uttar Pradesh (7), les experts hindous et musulmans chargés de déterminer l’histoire ancienne du site controversé ne sont pas arrivés à trouver un terrain d’entente. De son côté, le premier ministre, Narasimha Rao, a provoqué une rencontre de représentants des deux religions : celle-ci n’a pas non plus permis de sortir de l’impasse.

La responsabilité de l’échec est, tout au moins en partie, imputable aux dirigeants hindous qui ont annoncé la reprise du “kar seva”, ou travail volontaire, pour la construction d’un temple à Ayodhya sur le site de la mosquée actuelle. Les 30 et 31 octobre 1992, quelque 5 000 religieux hindous se sont en effet retrouvés à New Delhi pour ce qu’ils ont appelé un “parlement spirituel”. Au cours de cette réunion, ils ont approuvé la décision de reprendre les travaux interrompus il y a plusieurs mois à la demande du premier ministre. Les volontaires doivent se retrouver sur place le soir du 5 décembre 1992 pour une veillée de prières. Ils se mettront au travail le lendemain. Ce même jour, à midi, tous les temples hindous de l’Inde sont censés unir leurs prières pour le succès de l’opération.

Réagissant à cette décision unilatérale, le gouvernement fédéral de New Delhi a menacé d’intervenir dans les affaires internes de l’Etat d’Uttar Pradesh, gouverné par le “Bharathiya Janata Party” (BJP), parti hindouiste, qui soutient les extrémistes religieux déterminés à construire un temple à Ayodhya. En même temps, M. Narasimha Rao a réitéré la promesse, faite il y a quelques mois, de favoriser à Ayodhya la construction d’un temple dédié à Rama, mais qui serait bien séparé de la mosquée bâtie sur l’emplacement revendiqué par les hindous.

Commentant ces événements et en particulier la réunion du “parlement spirituel” hindou, le correspondant du quotidien “The Hindu” fait remarquer que les religieux hindouistes s’aventurent de plus en plus dans des domaines qui n’ont rien à voir avec la religion : ils ont en effet voté des motions concernant l’ordre public, la politique d’immigration, les privilèges accordés aux dalits.