Eglises d'Asie

Le gouvernement hésite à admettre la collaboration des catholiques dans l’enseignement primaire.

Publié le 18/03/2010




Le 29 août 1992, s’est achevé à Hô Chi Minh-Ville un stage de formation pédagogique pour enseignants du primaire, organisé par le Comité d’union du catholicisme. Malgré les efforts des organisateurs, le stage n’a finalement pas été reconnu par les autorités officielles de l’Education nationale.

Le 16 avril 1992, le Comité d’union avait fait paraître un communiqué dans lequel il annonçait l’ouverture d’un stage de formation pédagogique destiné aux enseignants chrétiens du primaire, essentiellement des religieuses et des laïcs. L’objectif affiché dans le communiqué était d’associer les catholiques « à l’application de la loi pour la diffusion universelle de l’enseignement primairevotée par le parlement en 1991 (28). Certains se sont alors demandés si l’initiative du Comité d’union du catholicisme – organisme officiel -n’était pas une invitation indirecte des autorités aux catholiques pour qu’ils collaborent à l’éducation nationale, du moins dans l’enseignement primaire. D’autant plus que le communiqué mentionnait l’accord du bureau de l’Education nationale et de la formation, et annonçait la collaboration de l’Ecole normale pour l’enseignement secondaire.

Cependant le 15 juin, date prévue pour le début du stage, aucune autorisation officielle n’avait encore été donnée. Malgré l’inscription de 150 stagiaires, dont certains venus du Nord, et bien que l’objectif du stage ait été réduit à la formation d’enseignants pour les seules « écoles de l’affection » qui accueillent des enfants trop pauvres pour payer les frais scolaires (29), le bureau de l’Education nationale et de la formation était revenu sur sa première décision. Son revirement témoignait sans doute de l’hésitation des autorités devant l’afflux des volontaires catholiques désireux de collaborer au travail d’éducation nationale. Le bureau de l’Education nationale fit alors savoir au Comité d’union qu’il « n’avait encore reçu aucune consigne sur la participation de la religion au travail d’enseignement primaire

Malgré ce refus, le stage a quand même eu lieu. Il débuta avec une semaine de retard, dans un amphithéâtre situé au presbytère de la cathédrale de Hô Chi Minh-Ville. Le jour de l’ouverture, le 22 juin 1992, aucune des autorités invitées n’était présente. Seules étaient venues des personnalités du Comité d’union, quelques supérieures de congrégations religieuses, les enseignants et 126 stagiaires, en majorité des religieuses. Durant les six semaines d’études, le bureau de l’Education nationale et de la formation est resté muet et n’a fait aucune réponse à la demande de reconnaissance officielle du stage qui lui avait été adressée.

A l’issue de ce stage qui n’a, semble-t-il, pas eu les résultats pédagogiques escomptés, le Père Phan Khac Tu, au nom du Comité d’union dont il est le secrétaire national, fut contraint de délivrer et signer lui-même les diplômes de fin de stage. Optimiste, malgré tous ces ennuis, il déclara : « J’espère que d’autres stages de ce genre seront organisés afin que les religieuses puissent acquérir des compétences plus élevées et se consacrer d’autant mieux au service du prochain ».