Eglises d'Asie – Philippines
L’Eglise se préoccupe du sort des marins philippins expatriés
Publié le 18/03/2010
Mgr Gabriel Reyes, président de la commission épiscopale pour les migrations et le tourisme, a déclaré pendant la conférence de presse donnée à l’issue de la réunion : “Nous sommes solidaires des marins pêcheurs victimes de l’injustice et nous voulons dénoncer les traitements inhumains dont souffrent nos compatriotesDe son côté le P. Carlos Oda, aumônier de la mer, souhaite que dans toutes les églises des Philippines on parle de ce problème, afin que la population soit mise au courant des conditions détestables dans lesquelles travaillent les marins expatriés.
Selon des statistiques publiées aux Philippines, depuis 1988 quelque 12 000 Philippins auraient été recrutés pour travailler sur des bateaux de pêche taiwanais. Illégalement sortis de leur pays, ils sont parqués dans des “casernes flottantes” au large de Singapour, de Kaoshiung ou de plusieurs ports philippins, en attendant que des bateaux de pêche viennent recruter les hommes dont ils ont besoin.
Le P. Gilberto Orioli, aumônier de la mer à Kaoshiung, rapporte comment ces employés illégaux doivent travailler de longues heures, privés de sommeil et insuffisamment nourris. Les salaires sont bas et les hommes doivent souvent subir les mauvais traitements infligés par les officiers de bord. Toujours selon le P. Orioli, la police du port de Kaoshiung recevrait chaque année des rapports sur la disparition en mer de 200 à 300 marins pêcheurs étrangers. L’un d’eux, M. Elpidio Toledo, est décédé en septembre 1992 après avoir été battu par son officier de pont.
Par ailleurs le gouvernement de Taiwan continue de pourchasser les quelque 40 000 travailleurs illégaux originaires des Philippines et d’autres pays asiatiques présents dans le pays. Le 8 novembre 1992, trois Philippins et un Népalais ont donné à Taipei une conférence de presse au cours de laquelle ils ont décrit l’exploitation dont ils sont victimes de la part de leurs employeurs Nous sommes traités comme des prisonniers et nous vivons dans la peurdit l’un d’eux. Pour cette conférence de presse, les quatre travailleurs illégaux portaient des masques, afin de ne pas révéler leur identité. Ils ont demandé au gouvernement de régulariser leur situation et de faire en sorte que leurs droits soient respectés.