Eglises d'Asie

Les évêques veulent une présence plus active de l’Eglise dans la vie indonésienne

Publié le 18/03/2010




Au cours de leur réunion annuelle qui s’est déroulée du 2 au 12 novembre, les évêques d’Indonésie ont souhaité une présence plus active de l’Eglise dans la vie du pays grâce aux moyens de communication sociale et à l’action politique de ses laïcs.

Des spécialistes ont expliqué à l’assemblée épiscopale comment l’Eglise pouvait devenir plus visible par la télévision et mieux se faire entendre de l’immense auditoire des médias. Selon Edouard Depari, professeur à l’université d’Etat Gadjah Mada de Yogyakarta, les chefs de l’Eglise, à force d’effacement et de silence, ont fait de celle-ci un corps religieux étranger dans la société indonésienne à majorité musulmane. Garder ce profil bas, a-t-il dit, serait sacrifier les intérêts de l’Eglise. Elle doit être une source d’information qui affermit la foi de ses fidèles. Il incombe aux évêques de formuler une spiritualité pour l’ère de la télévision, qui empêche les téléspectateurs de faire du petit écran un nouveau dieu. Les évêques et les prêtres se doivent d’acquérir au moins les rudiments en matière de médias pour grand public : manière de formuler un message, modes d’expression des valeurs…

Pour le Père jésuite Robertus Hardawiryana, l’Eglise doit regarder la communication médiatique comme un élément essentiel de sa planification pastorale. Il a insisté auprès des évêques pour que l’Eglise maintienne sa propre presse, ses maisons d’édition, des réseaux de radios et de télévision, des bureaux d’information, des instituts de recherche sur les médias et une équipe d’experts en communication.

C’est au nom des 33 évêques d’Indonésie que, pendant la réunion de la conférence épiscopale, son président Mgr Julius Darmaatmadja, archevêque jésuite de Semarang, a rencontré le 6 novembre les hommes politiques catholiques. “La foi chrétienne et la doctrine des cinq principes de l’Etat (pancasila), leur a-t-il déclaré, ne sont pas en conflit. Le pancasila et le christianisme prônent une vraie solidarité humaine et se rejoignent dans les efforts pour soulager les souffrances humaines”.

“Les hommes politiques catholiques, a conclu l’archevêque, doivent donc collaborer avec tous les hommes de bonne volonté pour défendre l’intégrité nationale. Combattez pour la défense du pancasila et de la République unitaire d’Indonésie. Soyez persuadés que vous suivez l’enseignement du Christ sur le véritable amour quand vous accomplissez jusqu’au bout cette tâche sacrée”.

Mgr Darmaatmadja a recommandé aux hommes politiques catholiques de ne pas se laisser arrêter par leur petit nombre, mais d’agir comme un levain, en coopérant avec leurs collègues non catholiques dans le travail législatif.