Eglises d'Asie

Singapour : des pays occidentaux n’ont pas tenu leurs promesses; une soixantaine de réfugiés vietnamiens ont entamé une grève de la faim

Publié le 18/03/2010




Environ soixante réfugiés vietnamiens du camp de Hawkins Road à Singapour, viennent d’entamer une grève de la faim. Ils protestent contre leur renvoi imminent au Vietnam et en appellent à l’opinion publique d’un certain nombre de pays occidentaux qui n’ont pas tenu les promesses faites lors de leur arrivée à Singapour.

Les 85 réfugiés du camp, sauvés en mer par des bateaux de diverses nations, avaient été acceptés à Singapour sur la promesse qu’ils jouiraient d’un établissement définitif dans un autre pays avant trois mois. Telle est, en effet, depuis longtemps, la condition requise par le gouvernement singapourien pour l’accueil de réfugiés sur son territoire. Un jeune réfugié, Tran Trong Tân a déclaré au journal local, Straits Times (19.11.92): “Nous avions reçu l’assurance d’obtenir un visa d’établissement dans un autre pays dans les trois mois. Voilà plus de deux ans que nous attendons ici”. Il a ensuite énuméré les pays qui, lors de leur sauvetage leur avaient promis un accueil définitif: les Pays-Bas, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Suède, le Danemark, la Norvège et l’Allemagne.

Il y a environ deux mois, le Haut-commissariat aux réfugiés avait déclaré qu’à la suite de la procédure de sélection (screening), ces réfugiés n’avaient pas obtenu le statut de réfugié politique. Ils devaient donc regagner leur pays, en conformité avec les directives du plan d’action global adopté à Genève en 1989.

Le gouvernement singapourien avait déjà mis en garde le personnel du Haut- commissariat contre les effets fâcheux que la publication des résultats du screening pourrait avoir sur les réfugiés. Par la bouche du ministre de l’Intérieur, il vient de déclarer qu’il n’avait jamais reconnu cette procédure et qu’il avait accueilli les réfugiés dans la perspective d’un établissement définitif dans un autre pays.