Ce projet de loi, qui doit être présenté aux parlementaires pendant la session d’hiver, affirme que les membres des tribus aborigènes sont animistes et qu’en abandonnant leur culture originelle pour se convertir à d’autres religions, ils perdent leurs droits à figurer parmi les dalits.
Dans une lettre du 4 août 1992 adressée au Premier ministre M. Narasimha Rao et signée par plus de 1 500 personnes, la Fédération des étudiants catholiques a rappelé : « Ce projet de loi remet en question l’identité même des aborigènes chrétiens, en raison de leur foi. Il fait preuve d’un esprit « communaliste » et il est contraire à l’esprit démocratique de la constitution indienne ». Un élève du collège St François-Xavier de Calcutta, M. Seema Bara, ajoute: « ce projet de loi s’oppose à la constitution indienne, qui garantit à chaque citoyen le droit de pratiquer la religion de son choix ».
S’il est accepté par le Parlement, ce sont des millions de chrétiens aborigènes qui en souffriront, surtout dans les régions du nord et de l’est du pays.
Déjà en 1970, une tentative de législation dans le même sens avait été rejetée par le Parlement. « Le BJP ne fait qu’attiser les flammes du communalisme » (11), commente le frère Irudaya Jyothi, s.j., conseiller d’étudiants catholiques de l’université.