Eglises d'Asie

Après Ayodhya : des évêques catholiques parlent

Publié le 18/03/2010




Dès le 7 décembre 1992, au lendemain de la destruction de la mosquée d’Ayodhya, le président de la Conférence épiscopale indienne, Mgr Alphonse Mathias, archevêque de Bangalore, a publié un communiqué, dans lequel il exprime son « profond regret » pour ce qui s’est passé la veille. Cet « acte impie », dit-il, met en danger le caractère laïque de l’Inde et ne manquera pas de semer l’incertitude et l’anxiété dans l’esprit des gens. « C’est une menace à la paix et à l’harmonie entre communautés », ajoute l’archevêque, qui appelle ses compatriotes à la tolérance et au pardon tout en les invitant à rechercher des moyens pacifiques pour faire face à « ce nouveau danger et à ce défi aux traditions culturelles et religieuses » du pays.

De son côté, l’archevêque de New Delhi, Mgr Alan de Lastic, membre de la commission gouvernementale pour l’intégration nationale, a demandé que la mosquée d’Ayodhya soit reconstruite par le gouvernement, afin de redonner confiance aux minorités religieuses du pays. Il propose aussi que la constitution indienne soit amendée de façon à donner au gouvernement fédéral des pouvoirs qui lui permettent d’empêcher le renouvellement de cette tragédie. Il a envoyé aux leaders musulmans une lettre de sympathie.

Le P. Victor Penna, secrétaire-adjoint de la Conférence épiscopale, a annoncé que celle-ci appelle tous les catholiques de l’Inde à observer une journée de jeûne et de prière, le 18 décembre 1992.

Plusieurs jours après les événements d’Ayodhya, la situation reste tendue. Les affrontements entre hindous et musulmans ont fait plus de mille morts. L’armée occupe un grand nombre de villes à travers tout le pays. Le couvre-feu reste en vigeur dans une grande partie de l’Inde. Dès le 8 décembre 1992, plusieurs leaders du BJP et des organisations hindoues alliées avaient été arrêtés. Le même jour, l’imam de la mosquée la plus importante de Delhi, M. Syed Abdullah Bukhari, avait été lui-même placé sous mandat de dépôt, alors qu’il essayait d’organiser une manifestation, en violation des ordres de couvre-feu.