Eglises d'Asie

DEUX CONGRES SUR LE SIDA EN ASIE

Publié le 18/03/2010




RESOLUTIONS

DU CONGRES DES ASSOCIATIONS MEDICALES CATHOLIQUES D’ASIE

SUR LE SIDA

Médecins catholiques et autres professionnels de la santé réunis à Bangkok du 8 au 11 novembre 1992 pour le dixième congrès de la fédération asiatique des associations médicales catholiques, nous estimons avoir la responsabilité et le devoir de mettre en oeuvre les résolutions suivantes.

1. Nous informer de la situation du sida dans nos pays respectifs et des développements scientifiques récents qui concernent le traitement et la prévention du virus de déficit immunitaire et du sida (syndrome immuno-déficitaire acquis).

2. Devant l’épidémie de sida, développer, en particulier dans les groupes liés à l’Eglise, la conscience de la crise de nos pays, contribuer à une action concertée pour prévenir la contamination et soigner les malades atteints par le virus.

3. Comme le virus de déficit immunitaire est en premier lieu transmis par les relations sexuelles, mettre l’accent sur les valeurs de fidélité conjugale, de chasteté et d’unité de la famille.

4. Informer et former le plus grand nombre possible d’individus et de groupes, surtout les moins favorisés, sur les aspects suivants du sida :

– la prévention de la transmission sexuelle :

Les jeunes comme les adultes doivent être instruits de quelle façon le virus se transmet ou ne se transmet pas, de quelle manière éviter d’être contaminé soi-même et de contaminer son partenaire. Les informations données en vue de diminuer la transmission du virus par les relations sexuelles doivent être franches et vraies. Tous doivent savoir où il leur est possible d’obtenir des services d’information et de conseil, de dépistage du sida, de traitement des maladies sexuellement transmises et de la drogue.

– la prévention de la transmission du virus par transfusion du sang :

Volontaires et non rémunérés, les donneurs de sang réguliers doivent être choisis en vue de la collecte d’un sang garanti. Les donneurs doivent bénéficier de tests préalables et de consultations de contrôle. Avant sa transfusion, le sang donné doit être vérifié au sujet du virus. Les responsables des services de transfusion du sang doivent avoir été formés aux procédures correctes. Ceux qui prescrivent le sang et les produits du sang doivent savoir comment éviter les transfusions qui ne sont pas nécessaires.

– les mesures préventives pour les injections de médicaments :

Il faut s’efforcer de réduire la demande de médicaments psychoactifs et même de la faire disparaître. Entre temps, ceux qui continuent de prendre des médicaments par injection doivent être formés à se servir toujours d’aiguilles propres et à désinfecter correctement leur matériel. Ils doivent aussi être incités à empêcher la transmission sexuelle du virus du sida parmi eux et dans leurs familles. Les programmes de traitement de la drogue doivent être portés à leur maximum d’efficacité.

– la prévention de la transmission du virus du sida dans l’administration des soins :

Il faut veiller à l’utilisation correcte des appareils de stérilisation et à tous les contrôles d’hygiène. Plutôt que d’essayer d’identifier des malades “à hauts risques”, il faut promouvoir toutes les mesures de précaution.

5. Donner à tous les hommes et à toutes les femmes l’accès aux services médicaux et sociaux.

Il faut encourager le diagnostic précoce et le traitement sans retard des maladies sexuellement transmises, les campagnes pour la réduction des risques. Tout contact avec un service de santé, une maternité,etc. doit être l’occasion d’informer les gens sur le virus du sida.

6. S’opposer aux mesures discriminatoires.

S’abstenir de telles mesures, ce n’est pas seulement respecter un droit de l’homme impératif, c’est éviter que les individus contaminés cherchent refuge dans la clandestinité et échappent ainsi à toute action de formation et de prévention :

– il faut faire en sorte que chacun comprenne qu’il n’y a aucun risque de contracter le virus du sida par des contacts fortuits,

– toutes les personnes qui en sont atteintes doivent être entourées de sympathie sincère et de compassion et il faut que tout le monde connaisse leur besoin de compréhension et de soins.

7. Donner amour et sympathie aux malades :

– ceux qui ont à s’occuper de victimes du sida et de la tuberculose doivent tous avoir reçu une compétence pour dispenser conseils et soins,

– un soutien affectif, matériel et spirituel doit être offert à toute victime du sida et à ses proches selon les besoins et les possibilités,

– il faut insister sur le rôle décisif que les familles peuvent jouer en s’occupant des malades,

– tout hôpital doit être préparé pour l’hospitalisation des malades quand elle est nécessaire, ce qui implique que des mesures soient prises pour les soins, le matériel, l’approvisionnement en médicaments,

– il faut procurer une aide matérielle et la possibilité d’une certaine activité aux malades qui sont soignés hors de l’hôpital ou dans des services de jour,

– et organiser des services de soins pour les malades en phase terminale qui ne peuvent pas être soignés chez eux,

– les réseaux de soins des victimes de l’épidémie doivent être créés en collaboration avec les autres organisations privées de l’Eglise et avec les gouvernements. Le partage entre tout le monde des informations et des expériences doit être encouragé.

8. Programmer et fournir les services d’aide à ceux qui s’occupent des personnes atteintes du sida

9. Mener tous nos efforts en coordination avec les autres organisations privées de l’Eglise, avec les gouvernements et avec les médias pour le grand public.